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GPA et PMA : le gouvernement abandonne la loi sur la famille
L'examen du projet de loi n'aura pas lieu avant 2015. Les réactions se multiplient, de la colère à la célébration.
L'annonce vient d'être faite par Matignon : le projet de loi sur la famille est rangé dans les cartons. Il ne sera pas examiné avant 2015, au plus tôt. Dans l'entourage de Jean-Marc Ayrault, on invoque des "travaux préparatoires" à prolonger pour "peaufiner le texte", et un "calendrier parlementaire déjà dense".
Sur BFMTV, Albéric Dumont, coordinateur général de la Manif pour tous, a déjà réagi : "Nous prenons acte de cette décision. On est tranquille pour un moment. Mais notre combat est de rester vigilant", a-t-il déclaré. Le collectif, qui a fait descendre des dizaines de milliers de personnes dans les rues hier à Paris et à Lyon, reste prêt à se mobiliser de nouveau.
VICTOIRE !!! Retrait de la #LoiFamille annoncé par @Matignon, voulu par @Elysee, GRACE A LA FORMIDABLE MOBILISATION D'HIER !!!! #ONLR
— La Manif Pour Tous (@LaManifPourTous) 3 Février 2014
Ludivine de la Rochère, présidente du collectif de la Manif pour Tous, précise : "C'est une victoire car ce qui se dessinait dans ce projet de loi n'était pas favorable à l'intérêt supérieur de l'enfant et de la famille."
Réaction complètement opposée du côté de l'inter-LGBT, qui représente lesbiennes, gays, bisexuels et trans. Elle dénonce "la grande lâcheté politique du gouvernement et du président de la République" et "une suite hallucinante de reculades et de reniements successifs depuis des mois".
Le président de l'UMP, Jean-François Copé, estime lui que le gouvernement cherche simplement à "tout reporter après les élections municipales".
Au sein du PS non plus, les réactions n'ont pas tardé. Les uns se félicitent de la décision du gouvernement, les autres se disent surpris.
Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée, estime que "Jean-Marc Ayrault a pris la bonne décision sur loi famille. Respecter consultations engagées, ne pas céder aux ultras, fixer notre calendrier".
Sur Twitter, il précise sa pensée :
1)texte famille sans #pma n'était pas notre engagement 2)des consultations sont en cours3)le but reste d'ouvrir de nvx droits #bonnedecision
— Bruno Le Roux (@BrunoLeRoux) 3 Février 2014
"Le gouvernement a raison de prendre du temps. (...) Il y a beaucoup de fantasmes, beaucoup d'agitateurs de peurs", a déclaré de son côté Harlem Désir, premier secrétaire du Parti socialiste.
Mais de nombreux socialistes n'ont pas caché leur surprise, comme Thierry Mandon, porte-parole des députés socialistes, qui a reconnu : "On ne s'attendait pas à cette annonce." Le sénateur Jean-Pierre Michel, lui, s'est dit carrément "décontenancé d'une telle reculade devant des réactionnaires". Interrogé par la Chaîne Parlementaire, il a ajouté qu'il aurait démissionné s'il avait été à la place de Dominique Bertinotti, la ministre de la Famille.
Chez les écologistes, on ne cache pas sa déception. Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), dénonce un"renoncement consternant" "au lendemain de la mobilisation du camp réactionnaire". Elle estime que ce projet de loi est "attendu et nécessaire". Sur BFMTV, Noël Mamère, lui, parle de "trahison".
Plus virulent encore, Jean-Luc Mélenchon reproche au gouvernement d'avoir "trompé, répudié" la gauche. "Avec le PS, la droite est cajolée, le Medef admiré, l'Eglise choyée".
Cette annonce de Matignon est intervenue alors que les socialistes ne parvenaient pas à défendre une ligne commune sur les questions de la PMA et de la GPA. Lundi matin sur RTL, Manuel Valls a été ferme. Selon le ministre de l'Intérieur, la position de l'exécutif était de "s'opposer à des amendements parlementaires" sur la gestation pour autrui et la procréation médicalement assistée lors de l'examen du projet de loi sur la famille. Ce projet de loi devait être présenté en avril devant le Conseil des ministres, pour être débattu devant le Parlement au second semestre. Ce midi, Matignon a confirmé l'information, quelques heures donc avant d'annoncer finalement le retrait du texte.
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