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Le Pakistan est-il victime ou complice du terrorisme ?
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Double jeu

Pour Salman Rushdie le Pakistan savait que Ben Laden était là.

Certains soulignent qu'avec des milliers de morts dus à des attentats sur son sol, le Pakistan est aussi une victime du terrorisme, mais d'autres le voient comme complice : "Sommes-nous supposés croire que le Pakistan ne savait pas que Ben Laden vivait là depuis cinq ans ? Salman Rushdie explique pourquoi c'est le moment de considérer  que ce pays est un état terroriste"  explique le site américain The Daily Beast.

Lors de sa dernière visite dans le pays, il y a une semaine, le chef de l'armée américaine dénonçait publiquement la collaboration des services secrets pakistanais avec certains groupes terroristes. Tout n'est donc pas rose dans les relations américano-pakistanaises, alors que les États Unis mènent des opérations militaires ciblées au Pakistan, sans l'accord préalable du gouvernement pakistanais, sous les yeux d'une partie de la population qui manifeste régulièrement des sentiments anti-américains après ces actions.

Oussama Ben laden est mort dans la nuit de Walpurgis, une nuit durant laquelle le chef des sorcières est tombé de son balai et a péri dans un échange de tirs. Une des mises à jour les plus populaires sur Facebook, une fois la nouvelle tombée, était "Ding, dong, la sorcière est morte" explique en substance Rushdie (écrivain né en Inde, où son livre Les Versets Sataniques sorti en 1988 a été interdit, tandis qu'une fatwa invitant à le tuer a été lancée en 1989 depuis l'Iran par le défunt ayatollah Khomeiny).

Rushdie ajoute que beaucoup ne croyaient pas à l'image d'un Ben Laden, vivant comme un ermite au fond d'une caverne inhospitalière à la frontière de l'Afghanistan et et du Pakistan. Il était protégé par les services secrets pakistanais. L'écrivain ajoute que son pays de naissance (Rushdie est né à Bombay),  durement touché par l'attentat de Bombay le 26 novembre 2008, demande des comptes.

Rushdie remarque que les Américains ont toléré le double jeu du Pakistan, mais si cette analyse est vraie, avaient-ils le choix ?

Beaucoup d'observateurs s'interrogent sur l'attitude du Pakistan. Pouvait-il ignorer que Ben Laden vivait à deux heures de la capitale du pays, dans une grande maison, située dans une zone touristique, aux portes d'Abbottabad où se trouve une académie militaire ? Cela n'a pas empêché, le Premier ministre pakistanais de saluer cette victoire contre le terrorisme.

Ceci alors que, au cours de sa dernière visite au Pakistan, le 20 avril 2011 l'amiral Mike Mullen, le chef d'état-major de l'armée américaine a publiquement déploré qu'une partie de services secrets pakistanais aient des liens avec des réseaux terroristes. Il visait, entre autres, le réseau dirigé par Jallaluddin Haqqani, installé près de la frontière avec l'Afghanistan qui attaque régulièrement les troupes américaines.

Mullen parlait de manière claire et brutale selon le journal pakistanais Dawn, à qui il a déclaré que les liens entre Haqqani et les services pakistanais étaient "innaceptables". A cette occasion, Mullen avait aussi déclaré que les attaques de drones américains contre des cibles basées au Pakistan continueraient. 

Mullen a aussi indiqué que les zones tribales à la frontière Pakistan-Afghanistan, étaient au cœur du terrorisme mondial. Dan ses conditions, il semble évident que les Américains n'ont pas prévenu le gouvernement pakistanais qu'ils allaient envoyer un commando au cœur du pays, pas loin de la capitale pour arrêter ou éliminer Ben Laden.

Bien qu'il ait été, sans doute, le témoin impuissant et non averti de cette action, le Pakistan risque d'en subir les conséquence avec de nouveaux attentats. Puisqu'il faut se souvenir qu'il y a eu plus de 4 000 morts au cours d'actions terroristes dans ce pays tourmenté au cours des trois dernières années. Quelle que soit sa bonne volonté ou son ambiguité, le gouvernement du Premier rministre pakistanais  Yousuf Raza Gilani n'a pas une vie facile.

Lu sur The Daily Beast

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