"Manifeste des 343 salauds" : la polémique enfle<!-- --> | Atlantico.fr
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Un texte sur la prostitution doit être débattu à l'Assemblée le 27 novembre.
Un texte sur la prostitution doit être débattu à l'Assemblée le 27 novembre.
©Reuters

Volée de bois

La tribune "Touche pas à ma pute", signée par plusieurs personnalités dont Eric Zemmour et Frédéric Beigbeder, suscite l'indignation des féministes.

Ils réclament le droit à "leur pute". Sur le modèle du manifeste pro-avortement des "343 salopes" publié en 1971 dans le Nouvel Observateur, "343 salauds" ont signé un texte contre la pénalisation des clients de prostituées dans le prochain numéro de Causeur. Initiée par Frédéric Beigbeder, cette tribune, intitulée "Touche pas à ma pute", a été paraphée par diverses personnalités dont le chroniqueur Eric Zemmour, l'humoriste Nicolas Bedos, l'époux de Frigide Barjot, Basile de Koch, le journaliste Ivan Rioufol ou encore l'avocat de DSK, Me Richard Malka.

"En matière de prostitution, nous sommes croyants, pratiquants ou agnostiques", déclarent les signataires. Ces hommes, "homos ou hétéros, libertins ou monogames, fidèles ou volages" considèrent "que chacun a le droit de vendre librement ses charmes" et refusent "que des députés édictent des normes sur nos désirs et nos plaisirs". "Qu'il nous arrive ou pas de payer pour des relations charnelles, nous ne saurions sous aucun prétexte nous passer du consentement de nos partenaires", insistent-ils.

Ce mercredi, associations féministes et politiques sont montés au créneau. Dans une tribune publiée sur Le MondeAnne Zelensky, présidente de la Ligue du droit des femmes, s'insurge contre le parallèle fait avec le "Manifeste de 343 salopes" : "Quelle filiation peut-il bien y avoir entre nous, les 'salopes' qui réclamions la liberté interdite de disposer de notre corps, et ces 'salauds' qui réclament aujourd'hui la liberté de disposer contre rémunération et sans pénalité du corps de certaines femmes ?"

La ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, ne dit pas autre chose : "Les 343 salopes réclamaient en leur temps de pouvoir disposer librement de leur corps. Les 343 salauds réclament le droit de disposer du corps des autres. Je crois que cela n'appelle aucun autre commentaire". 

Pour la présidente de l'association Osez le féminisme, Anne-Cécile Mailfert, la référence est "abjecte". Et de dénoncer "343 mâles dominants qui veulent défendre leur position et continuer de disposer du corps des femmes par l'argent". Pour le Parti communiste c'est l'appel de "343 réacs, sexistes et machistes", tandis que l'association Zéro Macho parle de "343 ringards [qui] se battent pour une cause machiste perdue".

Le texte qui doit être débattu à l'Assemblée le 27 novembre prévoit notamment une amende de 1 500 euros pour les clients de prostituées et vise à abroger le délit de racolage passif.

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