Comment l'affaire Leonarda empoisonne François Hollande<!-- --> | Atlantico.fr
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François Hollande est sous pression
François Hollande est sous pression
©Reuters

Dans le pétrin

Manuel Valls rentre ce vendredi soir en urgence des Antilles. Il est convoqué samedi matin à Matignon.

François Hollande a une nouvelle épine dans le pied. En tout cas, l'affaire Leonarda, du nom de cette jeune kosovare (italienne ?) expulsée le 9 octobre, a créé un séisme au sein de son gouvernement et de la classe politique toute entière. Le président de la République, qui est resté silencieux jusqu'alors, attend la remise du rapport de l'enquête administrative prévue ce vendredi soir et appelle d'ici là ses ministres à "se taire".

Au cœur de cette polémique se trouve Manuel Valls. Le ministre de l'Intérieur est la cible de toutes les critiques de la gauche depuis le début de cette affaire : le Parti de gauche a même réclamé sa démission en milieu de semaine, une demande à laquelle le président de la République ne prête pas attention, dit-on dans l'entourage de François Hollande. Mais comment ne pas agir lorsque ses ministres s'opposent ? Vincent Peillon a bien essayé de calmer le jeu ce vendredi matin au micro d'Europe 1 : "Manuel Valls ne doit pas démissionner. Nous appliquons une politique du gouvernement ensemble. Ce n'est pas une question de personne. C'est un très bon ministre" disait le ministre de l'Education, deux jours après avoir envoyé une pique remarquée à l'endroit de son collègue dans la cour de l'Elysée. Mais le mal est fait.

Et le chef de l'Etat ne peut rester là à rien faire. Même si certains de ses collaborateurs ont laissé transparaître que François Hollande se trouvait sur la même ligne que Manuel Valls sur cette affaire Leonarda, de nombreuses voix au PS et même proches de lui se sont élevées pour demander le retour en France de la jeune femme. "Je demande aujourd'hui avec solennité le retour de Leonarda Dibrani. C'est au nom des valeurs de la République et de Paris que je demande également que les familles ayant un enfant scolarisé à l'école, au collège ou dans un lycée, soient protégées" a affirmé Anne Hidalgo, candidate à la mairie de Paris, il y a quelques heures. Même Valérie Trierweiler, en déplacement à Angers y est allée de son petit couplet : "L'école est là pour offrir l'égalité des chances, pas pour exclure et encore moins quand on juge des parents et pas des enfants. Elle n'est pas responsable de ce qu'aurait pu faire son père" a-t-elle expliqué. Manière d'envoyer un message à son cher président...

François Hollande est donc pris au piège entre d'un côté un ministre de l'Intérieur populaire et aimé des Français, qui lui donnent d'ailleurs raison sur le fond du dossier selon des sondages réalisés sur les différents sites d'actualité, et de l'autre une majorité de ses ministres et des parlementaires qui veulent que l'aspect "humain" triomphe dans ce dossier. Ajouter à cela une éphémère fronde lycéenne... L'équation est complexe pour le chef de l'Etat.

Reste qu'il doit forcément agir ou dire quelque chose : une nouvelle dérobade sur le sujet serait mal perçue par les Français qui ne lui offrent plus une grande confiance. Le dernier sondage de popularité livré par OpinionWay le créditait de seulement 26% d'opinions favorables : François Hollande doit donc régler l'affaire Leonarda au plus vite...

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