Corbeil-Essonnes : Serge Dassault entendu dans une enquête pour tentative d'assassinat

Rien ne va plus pour Serge Dassault. Le sénateur UMP de l'Essonne est encore un peu plus dans la tourmente. Déjà soupçonné de corruption électorale dans la ville de Corbeil-Essonnes dont il est l'ancien maire (de 1995 à 2009), l'industriel est actuellement entendu par la justice pour des faits encore plus graves. En effet, l'industriel se trouve depuis ce lundi matin dans les bureaux des juges d'instruction d'Evry en qualité de témoin assisté dans une enquête sur une tentative d'assassinat.

Selon une information de i-Télé, Serge Dassault était entendu dans le cadre d'une instruction ouverte après la tentative de meurtre dont a été victime, le 19 février 2013, un boxeur amateur de 32 ans en plein centre de Corbeil-Essonnes. Cette convocation comme témoin assisté est intervenue après le refus du Sénat de lever l'immunité parlementaire de l'avionneur. Un refus pour "défaut de motivation" alors même que les magistrats souhaitaient l'entendre dans le cadre du régime de la garde à vue.

Dans ce dossier criminel, le principal suspect est Younes Bounouara. Mais pourquoi Serge Dassault est-il interrogé ? Il s'avère que le sénateur connait personnellement Younes Bounouara. Il s'agit de son homme de main dans les cités et en cette qualité il est un proche de la majorité municipale lorsque Serge Dassault était le maire de Corbeil-Essonnes. Dans une interview accordée la semaine dernière au Point, ce chef d'entreprise au cœur des spéculations sur le système d'achat de votes à Corbeil-Essonnes, a dénoncé de nombreux "fantasmes" entourant sa situation".

Revenant sur les raisons qui l'ont poussé à tirer sur le boxeur, Younes Bounouara explique s'être senti menacé par un "gang qui pense que Dassault (lui) a donné beaucoup d'argent pour qu'(il) redistribue". Dans cette même affaire, le bras droit de l'industriel âgé de 88 ans et actuellement maire de Corbeil-Essonnes, Jean-Pierre Bechter, et le directeur du service jeunesse et sports de la mairie, avaient été mis en garde à vue à la direction régionale de la police judiciaire à Versailles.