Le durcissement idéologique de l'UMP profite au Front national

Ces deux-là ne sont pas encore près de marcher main dans la main. Entre 2007 et 2012, il y a bien eu "droitisation" de l'électorat UMP, se manifestant par un "rapprochement" avec celui du FN. Toutefois, il n'y a pas de "fusion" entre les deux partis, toujours opposés sur les questions économiques. Voici les principaux enseignements d'une enquête Ifop pour la Fondation Jaurès publiée vendredi. 

Preuves de ce durcissement idéologique de l'UMP : les résultats du vote des motions lors des élections internes de novembre 2012 (le mouvement la Droite forte était arrivé en tête) ; la domination de Nicolas Sarkozy dans les enquêtes d'opinion auprès des sympathisants du parti pour qu'il soit candidat en 2017 ; ou encore la "forte propension des électeurs UMP" souhaitant des accords avec le FN aux élections locales (47%).

Des points de convergences existent bel et bien entre les électeurs des deux partis. Toutefois, l'étude nuance son propos en montrant que l'électorat frontiste vire encore plus à droite lui aussi. En 2006, 86% de ces électeurs pensaient qu'il y avait trop d'immigrés en France. Ils étaient 96% sept ans plus tard. Le nombre d'électeurs FN déclarant ne pas se sentir en sécurité est quant à lui passé de 54% en avril 2006 à 89% en mai 2013.

Conclusion de l'Ifop : "Les tentatives des leaders de l’UMP pour séduire les électeurs frontistes sur leur propre terrain risquent d’avoir pour principal effet de donner encore plus d’audience aux thèses du FN."