Université d'été du PS : Valls s'oppose au FN et réaffirme ses valeurs de gauche

Ce samedi, à La Rochelle, c'était le show Manuel Valls. Dès son arrivée sur le site de l'université d'été, le ministre de l'Intérieur a pu se rendre compte de sa popularité grandissante. Entouré d'une meute de journalistes, le ministre a eu toute la peine du monde pour se frayer un chemin jusqu'à la salle où il devait prendre la parole. Autre preuve, s'il en fallait, de l'importance grandissante de Manuel Valls, son discours a été largement applaudi (même si quelques sifflets ont émaillé dans la salle).

Si la veille, le co-président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, lui avait une nouvelle fois reproché d'être "contaminé" par les idées de Marine Le Pen et de reprendre "les mots infâmes de l'adversaire", c'est justement sur ce thème que le ministre de l'Intérieur a débuté son discours. Assurant que "le ministre de l'Intérieur est de gauche, est socialiste", il a voulu écarter tout angélisme pour combattre le FN, "un parti qui simplifie tout et ne règle rien".

S'il s'est dit fier d'avoir abrogé la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers, le ministre de l'Intérieur a appelé à ne pas céder à la "posture" en matière d'immigration. Celle-ci doit être "organisée, régulée", "ceux qui disent le contraire se bercent d'illusions", a lancé le ministre, sans évoquer le regroupement familial. Concernant l'islam, il a affiché sa volonté de combattre l'islamophobie, tout en affichant son "intransigeance" sur la laïcité et "l'égalité hommes-femmes"."Gagner contre l'extrême-droite, c'est d'abord gagner contre les mots", a-t-il ajouté.

"La gauche, c'est la République, la gauche, c'est la nation, la gauche c'est la laicité", a-t-il poursuivi. Mais tout au long de son intervention d'une trentaine de minutes, Manuel Valls a surtout pris soin d’aplanir la polémique qui le lie à Christiane Taubira. "Christiane Taubira est une amie", s'exclame-t-il, en reprenant à son compte une citation d'Aimé Césaire, le poète antillais  : "J'ai eu, je garde, j'ai le libre choix de mes amis." Reste à savoir si les signaux envoyés vont être suffisant pour mettre fin à la controverse.