Egypte : plus de 80 morts, une mosquée assiégée par la police<!-- --> | Atlantico.fr
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La situation en Egypte est de plus en plus tendue
La situation en Egypte est de plus en plus tendue
©REUTERS/Mohamed Nureldin Abdallah

Radicalisation

Les violences ont encore ensanglanté le pays vendredi avec au moins 83 morts. Les heurts ont opposé partisans du président déchu Mohamed Morsi et les forces de l'ordre, autorisées à tirer.

L'Egypte compte ses morts. Les violences qui secouent le pays se sont encore intensifiées. Mais les Frères musulmans restent déterminés à manifester. Des milliers de partisans du président déchu Mohamed Morsi étaient ce vendredi dans les rues pour dénoncer la mort mercredi de 578 personnes (soit la journée la plus sanglante depuis la chute du régime de Hosni Moubarak en février 2011, ndlr). Ce "vendredi de la colère" a une nouvelle fois été émaillé de heurts avec les forces de l'ordre, autorisées à tirer. Ce samedi matin, on dénombre au moins 83 morts à travers le pays. Malgré tout, les islamistes continuent d'appeler à manifester quotidiennement. Ce qui laisse craindre une nouvelle escalade dans les violences.

De plus, des soldats égyptiens ont pénétré samedi matin, sans avoir recours à la force, dans une mosquée du Caire où sont retranchés de nombreux partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi, selon des images de chaînes de télévision. Ainsi, la chaîne privée égyptienne ONTV Live a montré des images de soldats entrant dans la mosquée Al-Fath du centre du Caire. de son côté, Al-Jazeera Egypte diffusait sur son site internet des images de militaires à l'intérieur de l'édifice religieux. Les soldats semblaient négocier avec les manifestants pour qu'ils quittent la mosquée.

Les pro-Morsi ont aussi accusé la police de tirer sur la mosquée al-Fath, où les manifestants avaient installée dans la journée une morgue de fortune contenant au moins 20 cadavres, et les forces de l'ordre les accusent en retour d'avoir ouvert le feu quand elles se sont approchées de ce lieux de culte.

L'armée égyptienne a déployé des dizaines de véhicules blindés aux points névralgiques de la capitale tandis que le ministère de l'Intérieur a prévenu que les forces de sécurité tireraient à balles réelles. Quant à eux, les Frères musulmans campent sur leur position et veulent le retour de Morsi. Ils jugent aussi que le général Sissi, qui cumule aussi les fonctions de ministre de la Défense et vice-Premier ministre, est responsable des violences de mercredi.

Face à cette escalade, qui fait craindre que le pays --sous état d'urgence-- ne bascule dans le chaos et la guerre civile, des pays européens ont dit envisager de réexaminer leurs relations avec Le Caire. Ainsi, vendredi, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a invité les Etats membres de l'Union européenne à prendre "des mesures appropriées" lors d'une réunion prévue lundi à Bruxelles. Les Etats-Unis ont de leur côté annulé des exercices militaires communs et incité leurs ressortissants à quitter l'Egypte, sans aller jusqu'à interrompre l'aide annuelle (1,5 milliard de dollars) versée en grande partie à la toute-puissante armée de leur allié.

En revanche, le roi Abdallah d'Arabie saoudite a affirmé son appui au pouvoir égyptien "face au terrorisme" et mis en garde contre "les ingérences" dans ce pays. La Jordanie a elle aussi dit soutenir le gouvernement égyptien dans sa lutte pour "combattre le terrorisme".

Lu sur Le Nouvel Obs

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