Condamnés libérés à Dreux : toutes les réactions des politiques<!-- --> | Atlantico.fr
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Les prisons françaises comptent 68 569 détenus pour 57 320 places.
Les prisons françaises comptent 68 569 détenus pour 57 320 places.
©Reuters

Verbatim

Trois petits délinquants ont été relâchés en fin de semaine dernière, faute de place disponible à la prison de Chartres.

Faute de place à la maison d'arrêt de Chartres, trois malfaiteurs, dont deux condamnés à trois mois de prison ferme et arrêtés jeudi à Dreux (Eure-et-Loir) pour exécuter leur peine, ont été relâchés par la justice. Dans un rapport adressé le même jour à la Direction centrale de la sécurité publique, le commandant de police de Dreux écrit que l'officier de police judiciaire de permanence s'est vu signifier, par instruction verbale du substitut de permanence du parquet, de "libérer sans délai" les trois malfaiteurs "sans suites judiciaires au prétexte que la maison d'arrêt de Chartres était 'pleine'". Le nombre de détenus dans les prisons françaises a atteint début juillet un nouveau record : 68 569 pour 57 320 places.

Cette décision de relâcher trois détenus a suscité de nombreuses réactions parmi les politiques, de droite comme de gauche :

Bruno Le Roux, chef de file des députés PS (sur Europe 1) : "quand il y a condamnation, il doit y avoir exécution de cette condamnation", a estimé le député des Hauts-de-Seine, qui a dit attendre des "explications" à propos de cette "affaire qui n'est pas normale". Comme Europe 1 lui demandait si cela illustrait une nouvelle politique pénale, l'élu a répondu : "non, la preuve, c'est que le ministre de l'Intérieur a montré qu'il était en accord avec les policiers qui ont dénoncé cela et que la ministre de la Justice a demandé des éclaircissements. C'est le moins que l'on puisse faire".

Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, s'est déclaré "très surpris de cette décision et inquiet de ses conséquences". Cela va "à l'encontre de la stratégie décidée conjointement par la Chancellerie et l'Intérieur qui vise à accroître le concours des forces de sécurité pour faire exécuter les peines", a estimé le ministre, cité par son entourage.

Christiane Taubira, garde des Sceaux : dans un communiqué, la ministre de la Justice a demandé au parquet général de la cour d'appel de Versailles de "lui rendre compte des conditions dans lesquelles le parquet de Chartres a été amené à prendre cette décision", rapporte Europe 1.

Eric Ciotti, député UMP (France 2) : il a qualifié de "choquante et scandaleuse" la décision prise à Dreux. Le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes a assuré qu'il ne s'agissait pas "d'une décision isolée". "C'est la conséquence directe de la politique que conduit le gouvernement, que conduit la garde des Sceaux", a-t-il dit. Et d'ajouter que cette "politique dangereuse, irresponsable [...] met en péril notre pacte républicain". Eric Ciotti a demandé l'abolition de la "circulaire scélérate de septembre de 2012 qui donne des instructions pour éviter la prison". Selon lui, "le seul message efficace pour éviter la récidive, c'est la prison ferme".

Benoist Apparu, député UMP (i-Télé) : l'élu de la Marne a évoqué une situation "ahurissante" et dénoncé "l'image qu'on adresse aux délinquants : 'vous serez condamné [...] mais vous n'irez pas en prison'".

Rachida Dati, eurodéputée PIPE (BFM TV) : l'ex-ministre de la Justice a estimé que "ça se passe tous les jours depuis que Mme Taubira a décidé de ne plus construire de places de prison de manière idéologique". "Ne pas construire de places de prison, ça permet aux voyous d'agir en toute impunité", a-t-elle dit.

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