Gaz de schiste : Ayrault recadre Montebourg et réaffirme son interdiction<!-- --> | Atlantico.fr
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Jean-Marc Ayrault a critiqué Arnaud Montebourg
Jean-Marc Ayrault a critiqué Arnaud Montebourg
©Reuters

Renvoyé dans les cordes

Les déclarations d'Arnaud Montebourg sur une éventuelle exploitation non-polluante des gaz de schiste ont provoqué un véritable tollé à gauche.

Arnaud Montebourg s'est mis tout le monde à dos. Alors même que sa liberté de ton était déjà fortement critiquée au sein du gouvernement, le ministre du Redressement productif a une encore fois fait parler de lui. En préconisant, mardi, la création d'une "compagnie nationale publique" pour "exploiter de manière écologique le gaz de schiste", il a créé la polémique. Car ce jeudi, plusieurs personnalités politiques de gauche l'ont vertement critiqué. C'est le cas notamment de Jean-Marc Ayrault. En déplacement en Roumanie, le Premier ministre a en effet sévèrement recadré son ministre en réaffirmant l'interdiction d'exploitation du gaz de schiste.

"Aujourd'hui, il est exclu d'exploiter des gaz de schiste en France. Aucune autorisation n'a été donnée et cette position sera évidemment maintenue", a assuré le Premier ministre à la presse qui l'interrogeait. La "position du gouvernement français consiste à travailler à préparer la transition énergétique et le gaz de schiste n'est pas dans l'équation du gouvernement", a déclaré Jean-Marc Ayrault. De plus, il a fait valoir que le gouvernement avait "deux objectifs" : le premier "est de réduire la consommation d'énergie et en particulier d'énergie fossile de notre pays par une politique offensive, d'efficacité énergétique et donc d'économie d'énergie". Le deuxième : "c'est de modifier notre bouquet énergétique - aujourd'hui, 75 % de l'énergie est d'origine nucléaire, elle doit être à 50 % -". "Cette politique, a expliqué le Premier ministre, doit être accompagnée d'une politique d'investissements offensifs dans les énergies renouvelables. Voilà la politique du gouvernement. Il n'y a qu'une politique au gouvernement".

Plus tôt dans la journée, Delphine Batho s'était, elle aussi, exprimée sur le sujet. L'ancienne ministre de l'Ecologie a fortement critiqué Arnaud Montebourg. "Je pense qu’il n’y a pas d’exploitation propre des gaz de schiste et je pense que la pollution c’est la pollution, alors qu’elle soit publique ou privée, cela reste de la pollution et la nature du capital ne change pas le problème", a asséné l’ancienne députée des Deux-Sèvres qui retrouvera son siège en septembre après son départ du gouvernement.

Enfin, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a lui aussi fustigé l'idée d'Arnaud Montebourg. "Ce n’est pas cohérent avec le choix qui a été fait lors de la conférence environnementale", a-t-il souligné sur BFMTV/RMC. Le sujet de l’exploitation du gaz de schiste par une compagnie publique, qu’elle soit publique ou non "n’est pas l’objet de la discussion", a estimé le ministre de l’Agriculture. "Au problème qui est posé : est ce qu’on peut imaginer faire des forages avec de la fracturation hydraulique dans la Drôme à côté du Vercors aujourd’hui ?", la réponse est "non", a-t-il certifié. Pour rappel, la France a été le premier pays européen à interdire la fracturation hydraulique en 2011 en raison des risques pour l’environnement.

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