Egypte : l'armée se range du côté des manifestants et demande le départ de Morsi

La réaction de l'armée a été immédiate. Objectif : éviter que le pays ne tombe dans le chaos. Après les manifestations monstres qui ont lieu dimanche un peu partout en Egypte, les militaires ont choisi leur camp. Ils ont lancé lundi un ultimatum de 48 heures au président Mohamed Morsi. En clair, l'armée lui demande de satisfaire "les demandes du peuple", faute de quoi elle imposerait une feuille de route. Après cette annonce allant dans son sens, la population encore fortement regroupée place Tahrir au Caire a laissé exploser sa joie. Selon les manifestants, Mohamed Morsi se retrouve en effet acculé et n'a plus d'autre choix que de démissionner.

"Morsi n'est plus notre président, Sissi avec nous", ont scandé les manifestants, en référence au général Abdel Fattah al-Sissi, chef de l'armée et ministre de la Défense. "L'armée s'est rangée au côté du peuple", a estimé le mouvement Tamarrod (rébellion en arabe), à l'origine des manifestations de dimanche. Les Frères musulmans, la formation d'où vient Mohamed Morsi, se sont contentés de déclarer qu'ils "étudiaient" la déclaration militaire. Cependant, la déclaration de l'armée a déjà provoqué quelques changements. En effet, quatre membres du gouvernement ont  présenté leur démission. Ce qui augmente encore un peu plus l'isolement du président islamiste.

Pour rappel, en Egypte, l'armée possède une influence immense et joue fréquemment un rôle politique. Elle avait ainsi pris les rênes de l'exécutif pour un intérim controversé entre la chute de Moubarak en février 2011 et l'élection de Morsi en juin 2012.