DSK devant le Sénat : il minimise le rôle de la finance dans la crise<!-- --> | Atlantico.fr
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Dominique Strauss-Kahn a été auditionné ce mercredi par les sénateurs
Dominique Strauss-Kahn a été auditionné ce mercredi par les sénateurs
©Reuters/Charles Platiau

L'audition d'un expert

L'ancien président du Fonds monétaire international a aussi été entendu mercredi en qualité d'expert par la commission d'enquête du Sénat sur le rôle des banques dans l'évasion fiscale.

Dominique Strauss-Kahn est de retour sur la scène politique française. L'ancien président du Fonds monétaire international (FMI) avait rendez-vous avec le Sénat. Il était entendu ce mercredi en tant qu'expert par une commission d'enquête qui étudie le rôle des banques et des acteurs financiers dans l'évasion des capitaux, les incidences fiscales de cette dernière ainsi que les contrôles s'exerçant sur ce processus. DSK devait ainsi apporter son analyse sur le rôle des banques dans l'évasion fiscale. Mais aussi donner son point de vue sur la crise économique. Et il a tenu à minimiser le rôle de la finance dans le marasme actuel. 

"Le système fonctionne mal. Mais le point sur lequel je voudrais insister c'est que, de mon point de vue, incriminer la finance dans le désastre économique que nous vivons en Europe en général et en particulier dans notre pays, a pour moi à peu près la même pertinence qu'incriminer l'industrie automobile quand on parle des morts sur la route", a-t-il avancé. Dominique Strauss-Kahn a surtout mis en cause les "superviseurs" des systèmes financiers, estimant qu'ils n'étaient "pas assez armés."

"Partout, la supervision fonctionne mal", a-t-il expliqué, prenant pour exemple les premiers stress tests effectués auprès des banques européennes qui avaient conclu à un besoin de recapitalisation de deux ou trois milliards d'euros. Or, le FMI avait chiffré ce besoin à 80 ou 90 milliards d'euros, a-t-il affirmé. "Et on a gentiment prié le FMI de garder ses chiffres pour lui". Et de poursuivre : "Le système, il est comme il est. Pour le moment, je n'en connais pas d'autre, mais je veux bien qu'on en discute. On pourrait le faire fonctionner beaucoup mieux si on met le point d'application de ce que l'on veut changer sur le comportement des individus plutôt que sur des règles qui voudraient améliorer le système sans beaucoup le changer".

La venue de Dominique Strauss-Kahn devant les sénateurs avait provoqué quelques remous un peu plus tôt ce mercredi. Par exemple, la porte-parole du gouvernement français, Najat Vallaud-Belkacem, a tenu à désapprouver publiquement, mais à titre personnel, le choix d'inviter l'ex-directeur général du Fonds monétaire international, impliqué dans plusieurs affaires de mœurs. "J'estime que M. Strauss-Kahn n'appartient plus à la rubrique politique, donc de ce point de vue-là, personnellement, je n'irais pas tout particulièrement rechercher son expertise à lui", a assuré la ministre des Droits des femmes. Pour le sénateur UMP Gérard Longuet, "il aurait été raisonnable de sa part de ne pas venir et il aurait été raisonnable de ne pas l'inviter". Pas de doute, les déboires de DSK vont le poursuivre encore pendant longtemps.

Lu sur le Nouvel Observateur

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