Affaire Cahuzac : l'ex-juge Bruguière jure ne s'être jamais servi de l'enregistrement <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Affaire Cahuzac : l'ex-juge Bruguière jure ne s'être jamais servi de l'enregistrement
©

Qui dit vrai ?

Devant la commission parlementaire, ce mercredi, il ainsi contredit Michel Gonelle. Ce qui a eu le don d'irriter plusieurs députés.

L'affaire Cahuzac n'en finit plus de rebondir.  Après le temps des protestations, après le temps des réactions, voici celui de l'enquête parlementaire. Et celui des aveux. Le temps de savoir qui savait quoi dans ce scandale. Et ce mercredi, c'était au tour de l'ex-juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière de se présenter face aux députés. Et celui-ci n'a pas bougé d'un iota sur ses positions. Il a martelé qu'il n'avait jamais utilisé l'enregistrement sur un compte suisse de Jérôme Cahuzac, contredisant ainsi Michel Gonelle. Pour rappel, le lien entre les deux personnes est très simple : Jean-Louis Bruguière, qui était candidat soutenu par l'UMP face au socialiste Jérôme Cahuzac dans le Lot-et-Garonne aux législatives de 2007, s'était vu remettre par Michel Gonelle, le 12 novembre 2006, un enregistrement faisant état d'un compte suisse de M.Cahuzac.

"Je ne l'ai pas écouté, je ne l'ai pas utilisé, je n'en ai pas fait de copie", a assuré l'ancien juge devant la commission d'enquête. Et de jurer qu'il n'en a parlé à personne, que ce soit Nicolas Sarkozy qu'il rencontrait "toutes les semaines" dans le cadre de ses fonctions, ou même son propre directeur de campagne. "Je n'ai pas eu le réflexe de le refuser et j'ai probablement eu tort. On ne fait pas une campagne politique en essayant de détruire la réputation de son adversaire", a-t-il donné comme explication. Pour lui, ce document ne constituait pas une "preuve" et il n'avait donc pas de raison de le remettre à la justice.

Quelques semaines après l'avoir obtenu, Jean-Louis Bruguière affirme donc avoir mis à la poubelle l'enregistrement, sans qu'il se souvienne s'il s'agissait d'une cassette ou d'un CD-rom. Depuis les révélations de Mediapart sur le compte suisse de Jérôme Cahuzac, Michel Gonelle explique toutefois que Jean-Louis Bruguière est "certainement pour quelque chose" dans la publication du document par le site d'information. Selon lui, M. Bruguière aurait fait circuler ce document. "Ce n'est pas par mon canal que cette cassette a pu parvenir à Mediapart, directement ou indirectement", a toutefois insisté mercredi l'ancien juge.

Ses déclarations, ses oublis, les contradictions manifestes avec le récit de Michel Gonelle, ont eu le don d'agacer certains parlementaires. "C'est l'histoire de France racontée aux enfants", a par exemple jugé le député PS Thomas Thévenoud, "vous ne vous souvenez de rien". "Vos réponses sont très latérales", lui a signifié de son côté la députée MRC Marie-Françoise Bechtel. "L'un de vous deux ne dit pas la vérité", a-t-elle aussi affirmé après avoir évoqué l'audition de Michel Gonelle. C'est pourtant là l'objectif de cette commission. Connaître enfin toute la vérité dans cette affaire. L'audition le 26 juin de Jérôme Cahuzac permettra peut-être de le faire.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !