Fermeture de l'ERT en Grèce : grève générale jeudi, des réactions en France<!-- --> | Atlantico.fr
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Un appel à la grève générale a été lancée pour jeudi en Grèce
Un appel à la grève générale a été lancée pour jeudi en Grèce
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Blackout

Alors que le gouvernement grec a fermé le groupe audiovisuel public ERT ce mardi, les syndicats grecs ont appelé à une grève générale de 24 heures ce jeudi. Une décision qui a fait réagir jusqu’à la classe politique française.

Rien ne va plus en Grèce. La crise économique que traverse le pays depuis 2008 est entrée dans une nouvelle dimension. En effet, ce mardi, le gouvernement a pris la brutale décision de fermer la seule station publique de l'audiovisuel : le groupe ERT. Prise pour des raisons économiques et budgétaires, cette mesure est très mal prise par les syndicats. C'est pourquoi, ceux-ci ont appelé mercredi  à une grève générale de 24 heures jeudi. Ils vont aussi se rassembler devant le siège de la radiotélévision publique Ert à Athènes en guise de protestation. Qualifiant "de coup d'Etat", la décision du gouvernement de fermer la Ert, la GSEE (syndicat  grec) s'oppose dans un communiqué "à la persistance du gouvernement de prendre des décisions antidémocratiques extrêmes". Mais  la fermeture du réseau audiovisuel grec a aussi entraîné des réactions en France. En effet, bon nombre de politiques se sont exprimés ce mercredi à ce sujet. Petit récapitulatif de ces prises de position.

Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, parle de "symbole tragique":

"C'est un symbole tragique que de voir un écran noir sur la télévision publique grecque. Jamais la France n'acceptera sans une profonde amertume de voir qu'au sein même de l'Union européenne certains en arrivent à des extrémités pareilles. C'est une décision absolument préoccupante, il ne faut pas que l'austérité à laquelle la Grèce est soumise depuis plusieurs mois rime avec un abandon du pluralisme. La liberté d'informer, la qualité du service public de la télévision sont des valeurs irremplaçables dans une démocratie et donc j'espère que cette décision ne sera pas définitive" a-t-elle déclaré à la sortie du Conseil des ministres.

Alain Vidalies, ministre délégué aux Relations avec le Parlement :

"C’est la démocratie qui est atteinte avec la fermeture brutale du service audiovisuel public en Grèce. Le pire n’est jamais sûr quand on voit la dégradation d’un pays, l’effondrement des services publics. Quand ça commence à toucher à l’information, ça touche évidemment à la démocratie", a-t-il affirmé sur France Info.


Transparence : Vidalies défend le projet de loiby France Info

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF :

"Ces mesures d'austérité qui interviennent quelques jours après que le premier ministre ait affirmé avoir corrigé les erreurs du FMI sont de fait une atteinte en règle au pluralisme et à la démocratie. Cette décision est d'une gravité extrême et montre avec quels autoritarisme et déni démocratique l'austérité s'abat sur le peuple grec. Le PCF et ses partenaires du Front de gauche soutiennent l'occupation du siège de l'ERT par ses salariés."(communiqué)

Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters Sans Frontières :

"A l'annonce d'une décision aussi soudaine et brutale, on ne peut ressentir que sidération et consternation. Le gouvernement grec songe-t-il à faire l'économie de la démocratie ? Alors que la crise économique est déjà dangereuse pour le pays d'origine de la démocratie, la suspension des chaînes du groupe ERT témoigne d'un mépris pour la liberté de l'information (...). Les méthodes utilisées sont proprement hallucinantes(...). La Grèce figure à la 84ème place sur 179 pays au Classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières en 2013, en recul de 14 places par rapport à l'année précédente".

Marie Georges Buffet, députée communiste :

"Non content de concerner l'emploi de 2000 salariés, une telle décision révolte ! Pour ce qu'elle représente d'insulte au pluralisme, à la création culturelle (...) Voilà où mène l'austérité, et le refus de s'en prendre aux marchés financiers et à la spéculation. Voilà où mènent les choix européens de protéger les taux d'intérêts des banques : on décide de s'en prendre au moyen le plus populaire qui existe dans l'accès à la culture: la télévision !", écrit-elle. "Il est vraiment grand temps de réorienter la politique européenne qui impose de tels diktats. Aujourd'hui c'est la Grèce, mais demain pourquoi pas France Télévision ?"

Marine Le Pen, présidente du Front National :

"L'écran noir de la télévision publique grecque, fermée sans ménagement par le gouvernement pour répondre aux exigences de la Troïka européenne, est un symbole foudroyant de la brutalité des politiques d'austérité conduites au nom de l'euro. Avec cet écran noir, les opinions publiques européennes prennent subitement conscience de la folie des politiques ultralibérales infligées aux peuples du continent (...) En France, il n'y a pas encore d'écran noir, mais la même dictature de l'euro et des banques est aux manettes, cachée derrière deux sigles interchangeables PS et UMP".

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