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Homosexualité : la Russie adopte des mesures anti-gays
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Durcissement de la loi

Les députés russes ont adopté mardi deux lois punissant tout acte de "propagande" homosexuelle devant mineur et réprimant les "offenses aux sentiments religieux".

C'est un véritable tour de vis. En Russie, les homosexuels sont mis au ban. Ce n'est pas une nouveauté. Mais une loi, entérinée ce mardi, va encore plus loin dans la répression. Les députés russes ont adopté deux lois punissant tout acte de "propagande" homosexuelle devant mineur et réprimant les "offenses aux sentiments religieux". Ainsi, le texte contre la propagande gay a été adoptée à la Douma en troisième et dernière lecture par 436 députés. Un seul s'est abstenu et aucun n'a voté contre. Déjà au mois de janvier, les députés avaient débattu. A cette époque, le terme "homosexualité" avait été remplacé par "relations sexuelles non-traditionnelles". De quoi faire enrager les militants des droits de l'homme. "Quels que soient les termes employés dans la loi, il n'en reste pas moins qu'il s'agit de discrimination et de violation des droits" des LGBT (Lesbiennes, Gay, Bi et Trans), a dénoncé l'ONG Human Rights Watch, dans un communiqué.

En introduction des débats, tout était déjà clairement exposé : "Les relations sexuelles traditionnelles sont des relations entre un homme et une femme", avait déclaré en introduction des débats mardi Elena Mizoulina, députée du parti Russie Juste (centre-gauche) et coauteur du texte. "Ces relations ont besoin d'être protégées par le gouvernement", a-t-elle ajouté. Selon la loi, une personne physique risque de 4 000 à 5 000 roubles d'amende (100-125 euros), une personne dépositaire de l'autorité publique de 40 000 à 50 000 roubles (1 000-1 250 euros) et une entité juridique de 800 000 à un million de roubles (19 000-23 500 euros).

Une aggravation des sanctions est prévue en cas de propagande sur Internet. De plus, les étrangers risquent aussi une amende pouvant aller jusqu'à 100 000 roubles, et pourront en outre être détenus 15 jours et expulsés. Le délégué du Kremlin pour les droits de l'homme Vladimir Loukine a dit mardi craindre la façon dont sera appliquée la loi. "Si elle est appliquée avec sévérité et sans discernement, cela peut faire des victimes et aboutir à des tragédies humaines", a-t-il déclaré, cité par l'agence Interfax. Les députés russes ont aussi adopté une loi réprimant les "offenses aux sentiments religieux des croyants" par une peine pouvant aller jusqu'à trois ans de prison, par 308 voix pour et deux contre. Le texte a été élaboré à la suite de l'affaire des Pussy Riot, un groupe contestataire dont deux membres purgent une peine de deux ans de camp pour avoir chanté une prière anti-Poutine dans la cathédrale de Moscou.

Pour rappel, en Russie, l'homosexualité a été considérée comme un crime sous l'ère soviétique et ce jusqu'en 1993. Elle était encore considérée comme une maladie mentale jusqu'en 1999. Ainsi, cette nouvelle mesure semble être soutenue par la population. En effet, selon un sondage de l'institut Vtsiom, 88% des Russes soutiennent l'interdiction de la propagande homosexuelle. Par ailleurs, 54% des Russes pensent qu'il faut punir l'homosexualité.

Une vingtaine de personnes ont été interpellées mardi matin lors d'échauffourées entre militants homosexuels et partisans de la loi devant le bâtiment de la Douma. Voir une vidéo à ce sujet :

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