François Fillon dans "Des Paroles et des Actes" : "J’appellerai toujours à voter contre le Front national"<!-- --> | Atlantico.fr
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François Fillon sera interrogé sur ses ambitions présidentielles
François Fillon sera interrogé sur ses ambitions présidentielles
©Reuters

Interview télévisée

L'ancien premier ministre était l'invité de l'émission de politique de France 2 présentée par David Pujadas jeudi 6 juin à 20h45.

Durant cette émission, François Fillon a été interviewé  sur ses ambitions présidentielles, sur les dissensions qui ont traversé l'UMP durant la primaire pour l'élection à la mairie de Paris ou en rapport avec le Mariage Pour Tous, mais aussi sur l'agression mortelle du militant d'extrême gauche, Clément Méric, qui est décédé jeudi après-midi.

Pour interviewer l'ancien premier ministre, David Pujadas était entouré des journalistes Nathalie Saint-Cricq, Jeff Wittenberg et François Lenglet. Voici une synthèse thématique des problématiques qui ont été abordées durant cette émission :

Agression mortelle de Clément Méric : "C'est un crime odieux. S'il y a des liens qui sont établis entre des groupuscules d'extrême droite et cet acte, alors ils doivent être dissous. Ceux qui pratiquent cette violence mettent en danger la République.

Politique familiale : A propos de la baisse du plafonnement du quotient familial, "ça n'a rien a voir avec la politique familiale, c'est juste une augmentation d'impôt. C'est un mauvais signal [envoyé aux familles]. Il y a des déficits qui sont plus importants que la branche famille [au sein de la Sécurité sociale], en particulier les retraites."

Un nouveau François Fillon ? : "Pour faire face au déclin il faut sortir des schémas qui ont guidé les projets politiques depuis 20 ans. Je considère aujourd'hui que je dois mener mon propre chemin, sans concession. A ceux qui peuvent douter de ma motivation, je leur dit que je ne changerai rien. Il est nécessaire de proposer aux Français, une réconciliation. Je sens un soutien dans l'opinion, en France et chez ses amis."

"C'est par devoir [que je dois devenir président de la République]. Je le fais car je pense que c'est mon devoir de proposer des solutions. Il faut changer le logiciel politique qui est le notre, sans quoi il n'y a pas d'espoir d'arrêter ce lent déclin, c'est une civilisation qui risque de s'effacer de cette planète."

Nathalie Saint-Cricq commence l'entretien :

Election à la présidence de l'UMP : "c'est une élection qui a été truquée, volée, qui ne s'est pas déroulée dans des conditions démocratiques. C'est une situation blessante pour moi, pour mes amis, mais aussi insupportable pour le parti qui est le mien.

"Depuis beaucoup de choses ont changé. Nous avons entamé une procédure de réécriture de nos statuts : ils seront les plus démocratiques qui existent en France, pour veiller au bon déroulement d'une élection. On s'est ensuite mis d'accord sur le principe d'une primaire pour désigner le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle de 2017. [Quant à la présidence de l'UMP] la morale voudrait que l'on revote."

François Fillon refuse de dire que Jean-François Copé est le président légitime de l'UMP.

Election présidentielle de 2017 : "l'élection de 2017 ne sera pas la revanche de l'élection de 2012. Aujourd'hui je veux conduire mon projet politique ; si Nicolas Sarkozy voulait revenir dans la vie politique, les Français choisiront. J'ai du respect pour lui, de l'amitié, mais l’avenir du pays, ce n'est pas une question de révérence."

"Le problème de la France ce n'est pas Nicolas Sarkozy, c'est François Hollande."

 François Lenglet interroge l'ancien premier ministre sur l'économie :

Temps de travail : La conviction de François Fillon, c'est qu'il faut supprimer la durée légale du travail, à partir du moment où il y a des négociations dans chaque entreprise. En attendant, il pense que les salariés doivent travailler davantage, sans être payé beaucoup plus. "Sans amélioration de la compétitivité de l'économie, le chômage va continuer à progresser."

Impôt de solidarité sur la fortune : Faut-il baisser l'ISF ? "L'ISF empoisonne la vie de notre pays depuis des années, car il est basé sur la fortune et non sur les revenus. Il faut remplacer l'ISF par un impôt sur les revenus de la fortune, une surtaxe sur la tranche marginale de l'impôt sur le revenu. Il faut supprimer l'ISF qui est un impôt imbécile, qui pèse sur des investissements productifs". "Il faut rapprocher la fiscalité allemande et la fiscalité française." François Fillon ponte également du doigt la trop forte pression fiscale en France en comparaison des autres pays développés

Les Retraites : "Depuis 1993, la première réforme des retraites de Edouard Balladur, nous n'avons eu de cesse de rapprocher les régimes (entre public et privé)." "Il faut ramener tous les régimes sur les mêmes durées de cotisations, mêmes ages de départ à la retraite et mêmes modes de calcul."

"Il faut aller progressivement vers un départ à la retraite à 65 ans, comme la quasi totalité des pays européens."

Chômage : L'ancien premier ministre est favorable à un durcissement des conditions d’indemnisation du chômage en France.

"On a peur de tout, du nucléaire, des gaz de schistes, des banquiers, on a peur du progrès."

Jeff Wittenberg va interviewer François Fillon sur la politique :

Mariage pour Tous : "C'est un texte sur lequel il faudra revenir sur la question de la filiation, en particulier la PMA et la GPA : si ces deux lignes sont franchies, on réécrira le texte." "C'est totalement irréaliste de demander son abrogation." " Je ne reviendrai pas sur cette loi sur le Mariage Pour Tous". "Je suis réaliste, on ne pourra pas démarier les gens".

"Je regrette [avoir voté contre la dépénalisation de l'homosexualité]."  "Les manifestations [contre le mariage pour tous] ne sont pas des manifestations politiques, et ce sont des hommes et des femmes sur lesquels il faudra compter, un mouvement qui va perdurer".

"La ligne qu'incarnerait Patrick Buisson est une droite dure, mais ça n'a rien à voir avec ceux qui manifestaient. C'est très important de ne pas faire l'amalgame entre ces manifestants et une ligne politique dure." "Il faut rassembler les électeurs de la droite et du centre [...] Mais avec François Baroin nous pensons qu'il ne doivent pas monopoliser le discours et l'expression de notre famille politique".

Conservateur ou libéral ?

 - Immigration : "Je pense que la France est dans l'incapacité d'accueillir de façon décente tous les gens qui veulent venir y vivre, donc il faut réduire la politique d'immigration."

- Salles de shoot : "C'est impossible de dire que l'on lutte contre la drogue, et d'un autre organiser des salles de shoot."

- Peines de probation : Je me suis déjà opposé à cette réforme. "Cela doit dépendre de a nature du délit." Conservateur ou libéral ? "Je suis pragmatique. Je ne veux pas que cette politique soit menée pour des raisons financières."

Position par rapport au Front national : "Le FN est un parti qui a toujours combattu les gaullistes. Cette famille est même allée plus loin, elle a tenté d'assassiner monsieur De Gaulle. Je considère que sur bien des domaines, le FN est à la lisière du front républicain." "Les propositions politiques du Front national sont absurdes. C'est un parti politique que je combats, et avec lequel je me refuse à toute espèce d'alliance." 

"Je n'ai pas changé d'avis : pas d'alliance, jamais de votes pour le FN".

Affaire Tapie : "je ne m'exprimerai pas sur cette affaire car elle est devant la justice. J'ai une grande confiance dans Christine Lagarde, car elle a toujours agi en respectant la loi."

"Il y a un climat détestable dans notre pays, car les responsables politique s'emparent de ces affaires pour faire prospérer les leurs."

Après l'interview des trois journalistes, François Fillon est face à Bernard Cazeneuve, ministre du Budget.

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