Sondage : les Français prêts aux réformes et heureux malgré leurs râleries

Selon un sondage BVA réalisé pour le Forum changer d'ère, qui se déroulera à la Cité des sciences à Paris le mercredi 5 juin, les Français sont plutôt heureux. De plus, ils espèrent du changement et des réformes, rapporte Le Monde.

81 % des Français se disent plutôt heureux. Le niveau de bonheur personnel est certes proportionnel au niveau de revenu et à la catégorie socio-professionnelle, mais il reste nettement majoritaire dans tous les segments de population. 

89 % des Français se sentent bien intégrés dans la société. Cependant des différences sont importantes entre différentes catégories : les seniors et les Français les plus mûrs, les cadres, les personnes diplômées et les sympathisants des partis de gouvernement (PS et UMP confondus) se sentent parfaitement intégrés (six sur dix l'affirment), c'est nettement moins le cas des ouvriers, des chômeurs, des jeunes, et des sympathisants du FN (un quart à un tiers seulement se déclarent très bien intégrés).

Les Français sont pleins de paradoxes, où de subtilité : ils pensent que la France va moins bien qu'auparavant, mais ils jugent toujours que l'on y vit mieux que dans n'importe quel autre pays du monde. Ainsi, 72 % pensent qu'on vit mieux en France qu'aux Etats-Unis, 74 % qu'ailleurs en Europe et 87 % que dans les autres pays du monde.

Ils n'aiment pas le changement... mais le considèrent comme nécessaire. Les Français pensent que le pays court à la catastrophe si la situation stagne (67 %), réclament que l'on aille plus loin dans les réformes (74 %). Mais ils ne sont pas avares d'efforts : 80 % des Français seraient prêts à accepter des sacrifices à condition que les efforts soient justement répartis et que la direction proposée soit claire. 

Pour sortir de la crise, les Français réclament en priorité une grande réforme de l'Etat, avec une réduction drastique de la dépense publique (59 %), et une valorisation de l'innovation et de l'esprit d'entreprise (46 %). Pour les Français, c'est le citoyen (75 % ) et dans une moindre mesure l'entreprise (55 %) qui est le meilleur vecteur du changement.

Autre contradiction apparente : si les Français estiment que l'Etat doit être réformé en profondeur, ils  considèrent aussi que la qualité de nos services publics et de notre modèle social sont un atout pour l'avenir (44 %). Les deux autres atouts qui ressortent, selon les sondés : nos PME (59 %), et... le Made in France (53 %) ! Finalement, les Français ne sont pas si pessimistes que cela.