Commission Cahuzac : le grand déballage commence, Gonelle répète que le fisc était au courant<!-- --> | Atlantico.fr
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"Tous ceux qui voulaient savoir au cœur de la République, pouvaient savoir" a déclaré Edwy Plenel devant la Commission
"Tous ceux qui voulaient savoir au cœur de la République, pouvaient savoir" a déclaré Edwy Plenel devant la Commission
©Reuters/Charles Platiau

C'est l'heure des confessions

Les députés ont entamé mardi une série d'auditions publiques pour déterminer si Jérôme Cahuzac a bénéficié ou non de protections étatiques, questionnant entre autres le rôle du ministre de l'Economie Pierre Moscovici.

Le temps des aveux est arrivé. Qui savait quoi dans l'affaire Cahuzac ? Cette question trouvera peut-être des réponses dans les jours à venir.C'est en tout cas ce à quoi va servir la Commission d'enquête parlementaire qui a débuté ce mardi. Le grand déballage est donc attendu dans l'affaire de l'ex-ministre français ayant menti sur un compte bancaire secret à l'étranger. Les députés ont entamé mardi une série d'auditions publiques pour déterminer si Jérôme Cahuzac a bénéficié ou non de protections étatiques, questionnant le rôle du ministre de l'Economie Pierre Moscovici. dans cette optique l'une des personnes les plus attendues était Michel Gonelle.

Il s'agit du prédécesseur RPR de Jérôme Cahuzac à la mairie de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) et détenteur de l'enregistrement où l'ancien ministre évoque son compte suisse. Celui-ci a affirmé mardi que les informations en sa possession avaient été transmises au fisc dès le printemps 2001. "La direction nationale des enquêtes fiscales, qui avait une représentation régionale à Bordeaux, avait été prévenue" dès "le printemps 2001" a-t-il assuré. "J'avais dans mon entourage très proche, dans mon intimité même, un fonctionnaire des impôts qui a entendu le message, avec mon accord (...) Il a informé de ce message (...) la direction nationale des enquêtes fiscales, qui avait une représentation régionale à Bordeaux", détaille l'avocat, longuement interrogé par les parlementaires sur son action.

"Tous ceux qui voulaient savoir au cœur de la République, pouvaient savoir"

"Il a avisé ce service de ce qu'il avait appris, il l'a fait avec mon accord", ajoute-t-il, sans souhaiter révéler le nom de cet inspecteur des impôts. D'après lui, plusieurs années après, il a appris que "la communication du dossier avait été refusée". "L'explication, qui m'a été donnée, est qu'il existe une procédure particulière pour les hommes politiques, les footballeurs et les responsables de l'administration fiscale". Plusieurs députés se sont interrogés sur l'inaction de M. Gonelle entre 2001 et 2012 alors qu'il a dit savoir dès le début qu'il s'agissait d'un enregistrement "sensible" et au "caractère choquant". "Peut-être que je n'ai pas l'âme d'un enquêteur", répond l'avocat, qui a expliqué être "sorti de la vie publique depuis 2004. "Je ne pense pas à Jérôme Cahuzac matin et soir. Je vous ai fait cette déclaration sous serment. C'est la vérité et il n'y en a pas d'autre", a-t-il ajouté.

Mais ce n'est pas la seule personne avoir été interrogée ce mardi. En effet, Edwy Plenel et Fabrice Arfi ont aussi été auditionnés. Il s'agit des deux journalistes de Mediapart par qui le scandale est arrivé. Et ceux-ci ont mis en avant le rôle essentiel du ministre de l'Economie Pierre Moscovici. "Je ne veux pas dire que M. Moscovici a été forcément complice d'une manœuvre voulant absolument cacher la vérité, je dis néanmoins qu'il a mal travaillé !", a affirmé Edwy Plenel, fondateur du site d'informations Médiapart. "Tous ceux qui voulaient savoir au cœur de la République, pouvaient savoir", a-t-il ajouté. Le journaliste d'investigation a aussi certifié avoir rencontré le 18 décembre, deux semaines après les premières révélations, des collaborateurs du président François Hollande.

"La police a été mise en branle pour surveiller les rapports téléphoniques entre Edwy Plenel et l'un des protagonistes de l'affaire", a indiqué son collaborateur le journaliste Fabrice Arfi. "Nous ne savons pas si le ministre de l'Intérieur en personne est au courant de ces investigations". Jérôme Cahuzac, inculpé pour blanchiment de fraude fiscale après avoir reconnu qu'il avait détenu un compte à l'étranger, devrait également comparaître devant la commission à une date non encore rendue publique.

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