Mediator : Servier quitte le procès, ses avocats veulent un nouveau renvoi<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Jacques Servier a assisté au premier jour du procès du scandale du Mediator
Jacques Servier a assisté au premier jour du procès du scandale du Mediator
©Reuters

Justice

Le premier procès pénal du Médiator, un médicament accusé d'avoir déjà causé des centaines de morts en France, s'est ouvert ce mardi au tribunal correctionnel de Nanterre.

Il avait déclaré "s'en foutre", il est quand même venu. Jacques Servier, le patron du laboratoire pharmaceutique du même nom, a en effet pris place ce mardi sur le banc des prévenus au tribunal correctionnel de Nanterre. Agé de 91 ans, le vieil homme s'est déplacé pour assister au premier procès pénal du Mediator, un médicament accusé d'avoir déjà causé des centaines de morts en France. Cependant, il ne sera pas resté bien longtemps. Il a en effet quitté la salle au bout de deux heures pour raisons de santé.

Le fondateur des laboratoires pharmaceutiques Servier, qui comparaît pour "tromperie aggravée" dans cette affaire, est parti soutenu par deux personnes et entouré par des policiers en civil. "Il est malade. Il va revenir demain" mercredi, a déclaré Lucy Vincent, porte-parole des laboratoires, lors d'une suspension d'audience. A l'audience, les avocats de Servier, qui avaient obtenu un report du procès il y a un an, ont entamé une nouvelle bataille procédurale susceptible d'entraîner un nouveau renvoi. "Jacques Servier veut-il éviter un procès ? Bien sûr que non ! (...) Il faut qu'il y ait un procès mais pas dans n'importe quelles conditions", a déclaré Me Hervé Temime.

"Nous n'attendons pas grand-chose du procès, qui sera très certainement reporté", avait déclaré avant l'ouverture des débats Solange, une des rares parties civiles présentes. Pour Me Charles Joseph-Oudin, conseil d'une centaine de parties civiles à Nanterre, "si la procédure n'a pas pu avancer, c'est par l'énergie considérable des laboratoires Servier qui ont tout mis en œuvre pour ne pas assumer leurs responsabilités". Le procès, qui avait débuté le 14 mai 2012, avait tourné court une première fois. Le tribunal avait accepté de transmettre à la Cour de cassation une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) soulevée par la défense. Jacques Servier contestait qu'il puisse être jugé à Nanterre alors qu'il est parallèlement mis en examen pour des faits similaires à Paris. La haute juridiction a toutefois refusé de transmettre cette QPC au Conseil constitutionnel.

"Nous sommes dans une situation procédurale absolument aberrante (...) Il y aura effectivement un procès, mais pas ici, pas celui-là, pas comme ça", a affirmé Me Temime, devant les médias, après avoir notamment demandé "un complément d'information" permettant au tribunal d'apprécier le rôle des autorités sanitaires dans la tromperie dénoncée à Nanterre. L'Agence du médicament a en effet été mise en examen en mars pour "homicides et blessures involontaires", soupçonnée d'avoir négligé les alertes sur la dangerosité du Mediator. Certains conseils de victimes présumées préfèreraient aussi que le procès soit renvoyé dans l'attente de la fin de l'instruction parisienne. "Je ne suis pas là pour défendre Servier, mais il est dommage de se priver d'une instruction de qualité qui devrait être bouclée rapidement", estime Me Jean-Christophe Coubris. Mais, pour la plupart des parties civiles, il y a urgence à statuer, notamment du fait de l'âge du principal prévenu.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !