Mariage gay : le projet de loi fait son retour au Parlement britannique, Cameron sous pression <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
La question du mariage gay pourrait affaiblir le Premier ministre britannique David Cameron
La question du mariage gay pourrait affaiblir le Premier ministre britannique David Cameron
©Reuters

De nouveaux débats

Une première version du projet de loi du mariage gay avait été adoptée en février à la Chambre des Communes par 400 voix contre 175.

Il n'y a pas qu'en France où le mariage homosexuel fait débat. En Grande-Bretagne, l'adoption du projet de loi est aussi un enjeu majeur. Ce lundi, cette question était d'ailleurs de retour devant le Parlement britannique. En effet, un amendement conservateur étendant le partenariat civil aux couples hétérosexuels est, entre autres, à l'étude. Celui-ci pourrait retarder l'adoption définitive du texte et affaiblir le Premier ministre David Cameron. Pour rappel, une première version du projet de loi du mariage gay avait été adoptée en février à la Chambre des Communes par 400 voix contre 175. Parmi les opposants figuraient 136 des 303 députés conservateurs.

L'un des amendements, déposé par un député conservateur, vise donc à étendre aux couples hétérosexuels le partenariat civil jusqu'alors réservé aux couples homosexuels. Selon les services du Premier ministre, cet "amendement destructeur" coûterait quatre milliards de livres (4,7 milliards d'euros) en pesant sur les retraites et retarderait de deux ans le vote d'une loi sur le mariage homosexuel. "Il va également soulever un certain nombre de questions politiques fondamentales qui doivent être étudiées et discutées de façon approfondie", a mis en garde la ministre conservatrice de la Culture Maria Miller.

Cependant, cet amendement est susceptible de recevoir lundi non seulement le soutien des conservateurs opposés au mariage gay, qui y voient un moyen de retarder le projet de loi, mais aussi celui de l'opposition travailliste, pour une question d'égalité. S'il était adopté, cela constituerait un nouveau camouflet pour David Cameron, déjà sous la pression de l'aile droite de son parti à propos de la question européenne. "Loin d'être une mesure de destruction, mon amendement visant à élargir les partenariats civils aux hétérosexuels est soutenu par les principaux partisans du mariage homosexuel au sein du parti travailliste et des Libéraux-Démocrates", a fait valoir le député conservateur à l'origine de l'amendement.

Un sondage ComRes effectué auprès de 159 députés, tous partis confondus, a également conclu que 73% d'entre eux souhaitaient que les partenariats civils soient étendus aux couples hétérosexuels "par souci d'égalité", dans le cas où le mariage gay serait légalisé. Le projet de loi en l'état actuel prévoit de permettre à des couples de même sexe de se marier civilement. Il laissera aussi aux diverses confessions la possibilité de célébrer ou non des unions homosexuelles religieuses, à l'exception de l'Eglise anglicane majoritaire dans le pays, au sein de laquelle le mariage homosexuel restera illégal.

Il est à l'origine de vives dissensions au sein du parti conservateur tandis qu'une majorité de l'opinion publique l'approuve. Selon un sondage YouGov publié lundi, 54% des Britanniques lui sont favorables. Le projet de loi sera soumis mardi au vote de la Chambre des Communes avant de retourner une dernière fois devant la Chambre des Lords (chambre haute du parlement) qui pourra également voter des amendements, entraînant un nouveau retour devant la chambre basse. Les couples homosexuels britanniques ont déjà les mêmes droits parentaux que les couples hétérosexuels: ils peuvent adopter depuis 2005 et recourir à la procréation médicalement assistée et à une mère porteuse, pourvu qu'elle ne soit pas rémunérée. Ils peuvent également s'unir civilement depuis 2005, dans le cadre d'un partenariat civil.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !