Euthanasie : le destin d’un tétraplégique au cœur d’un affrontement familial<!-- --> | Atlantico.fr
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Le protocole de fin de vie avait été engagé
Le protocole de fin de vie avait été engagé
©Reuters

Suicide assisté

Les parents de Vincent Lambert ont réussi à obtenir une ordonnance en référé, obligeant les équipes médicales à réalimenter et réhydrater leur fils

Les parents de Vincent Lambert, un tétraplégique hospitalisé à Reims depuis 5 ans en état de conscience minimale, ont bloqué par voie de justice une décision médicale de procéder à l'euthanasie passive de leur fils, alors que sa femme et une partie de sa famille soutiennent les médecins. Le protocole de fin de vie avait été engagé depuis le 10 avril, mais l’ordonnance en référé obtenu par Pierre et Viviane Lambert, les parents de Vincent, a obligé les équipes médicales du CHU de Reims à réalimenter et réhydrater leur fils.

"Je suis absolument persuadée que mon fils ne veut pas mourir, d'ailleurs depuis qu'il est réalimenté il sourit, alors que la semaine dernière il manifestait une grande tristesse. Il y a encore un espoir", a déclaré la mère de Vincent. "C'est un de mes fils qui avait découvert fin avril lors d'une visite que son frère n'était plus alimenté, alors que nous n'étions même pas au courant de cette décision", a-t-elle ajouté.

Le professeur Didier Sicard, auteur d'un rapport sur la fin de vie à la demande de l'Elysée, a expliqué que cette affaire "n'a rien à voir avec le débat actuel sur l'euthanasie. C'est une situation très fréquente. Quand plusieurs personnes de la famille ont un avis différent et que la personne n'a pas exprimé une directive anticipée, le droit a tendance à protéger plutôt la personne qui demande le maintien en vie, même si c'est déraisonnable".

Selon le CHU de Reims, Vincent Lambert, le patient de 37 ans hospitalisé depuis 5 ans après un accident de moto, est totalement aphasique et dans un état pauci-relationnel, un état de conscience minimale qui permet une certaine interaction avec l'environnement, par la vue notamment, sans pour autant être sûr qu'il intègre correctement les informations sensorielles.

Depuis le début de l'année, Vincent a multiplié des comportements d'opposition aux soins faisant suspecter un refus de vivre, comme l'a expliqué Eric Kariger qui dirige le service de médecine palliative au CHU de Reims. "En accord avec sa femme, qui l'accompagne quotidiennement depuis l'accident, alors que ses parents habitent très loin, nous avons collégialement décidé le 10 avril que le maintien des soins d'hydratation et d'alimentation constituait dans ce contexte une obstination déraisonnable", a dit le médecin, reconnaissant avoir tardé à informer précisément la maman de Vincent.

Selon la sœur cadette de Vincent (issue d’une famille recomposée qui compte 9 enfants), la décision des parents de Vincent est motivée par "leur idéologie très catholique". Tous regrettent la mauvaise communication de l'hôpital dans cette affaire dramatique.

Lu sur RTL

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