Il est soupçonné d'avoir utilisé à des fins personnelles la carte bleue de la Soginorpa, une carte d'essence d'un véhicule de fonction de l'organisme pour un usage professionnel sans lien avec cette société. Il est aussi soupçonné d'avoir payé une subvention à sa fille par l'intermédiaire d'une association. Le "butin total" représente environ 70 000 euros, selon le procureur. Il a requis un mois de prison avec sursis et 12 000 euros d'amende à l'encontre de Marie Kucheida, sa fille, poursuivie elle pour recel d'abus de biens sociaux.
L'enquête avait été lancée par le parquet de Douai en mars 2012 à la suite d'une dénonciation des commissaires aux comptes de la Soginorpa quelques jours auparavant. "Ce qui vous est reproché, M. Kucheida, c'est un vol, un vol chic, un vol bourgeois, un vol sans arme ni violence, juste avec une petite carte bancaire et quasiment imperceptible", a déclaré le procureur. "Ce dossier pour moi, ce n'est pas l'affaire du siècle. Elle est importante médiatiquement parce que c'est la première affaire qui vous concerne judiciairement, on dit qu'il y en aura d'autres (...). Mais c'est le procès d'une époque, où vous étiez le président de la Soginorpa", a ajouté le représentant du ministère public.
Même si des "affaires" ont éclaté par le passé, "certains hommes politiques ne tirent pas les leçons de ces scandales et je crois que vous en faites partie. Vous ne comprenez pas que le pouvoir sans contrôle rend fou, et il y a des limites, morales et juridiques, qui ne peuvent pas être dépassées", a estimé Eric Vaillant. Lors de l'audience, Jean-Pierre Kucheida a répété que toutes les dépenses engagées étaient "nécessaires" et "justifiées" et ont toutes été depuis remboursées. "Le repentir actif n'efface pas l'infraction (...) A mes yeux, ce que vous nous apportez comme justificatif, c'est trois fois rien, ça ne suffit pas", a estimé le procureur. L'ancien maire de Liévin, qui a cédé son fauteuil en janvier, est visé par ailleurs par deux informations judiciaires et une enquête préliminaire, concernant notamment des irrégularités dans l'attribution de marchés publics dans le Pas-de-Calais.
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