Cette confrontation, en présence du juge Jean-Michel Gentil, dont il n'était pas certain qu'elle serait la seule de la journée entre Nicolas Sarkozy et d'anciens membres du personnel de la milliardaire, était destinée à vérifier combien de fois l'ancien président a pu se rendre au domicile de l'héritière de l'Oréal pendant sa campagne, et s'il l'a rencontrée à cette occasion, ont ajouté ces mêmes sources. Le majordome est arrivé à la mi-journée. Personne n'a vu en revanche l'ex-chef de l'Etat pénétrer dans le bâtiment. Convoqué dans le cadre du dossier des abus de faiblesse dont aurait été victime Liliane Bettencourt depuis septembre 2006, il avait été placé sous le statut de témoin assisté par le juge le 22 novembre 2012, à l'issue de douze heures d'audition.
"Des indices graves et concordants"
Il a toujours affirmé s'être rendu au domicile des Bettencourt une seule fois pendant sa campagne présidentielle de 2007, pour y rencontrer brièvement André Bettencourt, le mari de l'héritière de l'Oréal, décédé en novembre de la même année. Le juge a depuis multiplié les auditions avec le personnel de la milliardaire, dont plusieurs membres ont déclaré avoir vu Nicolas Sarkozy à plusieurs reprises pendant cette période, et qu'il avait rencontré Mme Bettencourt à ces occasions.
Même si ces confrontations mettaient en lumière d'éventuels mensonges de l'ancien président, analysait une source proche du dossier, cela ne constituerait pas forcément "des indices graves et concordants", au sens du code pénal, démontrant qu'il aurait commis un abus de faiblesse aux dépens de Liliane Bettencourt en lui demandant de l'argent pour financer sa campagne. Il ne serait ainsi pas nécessairement mis en examen. Mais le juge aurait mené les vérifications jusqu'au bout. La clôture définitive du dossier par le magistrat, qui a déjà demandé plusieurs fois sa mutation dans d'autres tribunaux, est attendue incessamment, et cette confrontation pourrait être le dernier acte important de son enquête.
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