Otages au Mali : Aqmi affirme avoir exécuté un ressortissant français, Paris ne confirme pas

Une information à prendre avec une extrême prudence. Philippe Verdon, un Français enlevé en novembre 2011 dans le nord du Mali, aurait été exécuté par Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique). C'est en tous cas ce qu'a affirmé un homme présenté comme un porte-parole d’Aqmi à l'Agence Nouakchott Information (ANI), mardi 19 mars dans la soirée.

La source, dénommée "Al-Qairawani" par l’agence de presse, a affirmé que Philippe Verdon qualifié d'"espion", aurait été exécuté "le 10 mars en réponse à l'intervention de la France dans le nord du Mali". "Le président français (François) Hollande est responsable de la vie des autres otages français", a-t-il menacé.

Des informations que Paris n’a pour l’instant pas pu confirmer. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliot, a déclaré : " Nous vérifions, nous n'en savons pas plus pour le moment". L'interlocuteur de l'agence ANI s'est par ailleurs refusé à confirmer ou infirmer la mort, annoncée début mars par le Tchad, d'un des principaux chefs d'Aqmi, l'Algérien Abdelhamid Abou Zeid - mort jugée "probable" par Paris -, et d'un autre responsable islamiste, Mokthar Belmokhtar. Ces deux décès n'ont pas été confirmés jusque-là.

Dans la nuit du 24 novembre 2011, Philippe Verdon et Serge Lazarevic avaient été enlevés dans leur hôtel à Hombori (nord-est du Mali). Ils étaient en voyage d'affaires pour un projet de cimenterie, selon leurs proches, qui ont démenti tout lien avec des mercenaires ou des services secrets.

Quinze Français, y compris Philippe Verdon dont le décès reste à confirmer, sont otages dans le monde, tous en Afrique, ce qui fait de la France le pays au plus grand nombre de ressortissants enlevés, devant les Etats-Unis. Philippe Verdon fait partie des six Français dont les rapts ont été revendiqués par Aqmi.