"Il y a 137 000 enfants parisiens concernés. Or il y a unanimité sur un point, la semaine de quatre jours n'est pas bonne pour eux, pour leur santé (...) au bout de trois mois de travail de concertation, d'amélioration, d'enrichissement, je dis : ce progrès souhaitable et souhaité est possible dès septembre prochain", a déclaré Bertrand Delanoë. Le maire est confronté depuis plusieurs mois à une fronde sans précédent des enseignants contre le retour à la semaine de quatre jours et demi à l'école primaire. Au terme de la concertation, la ville prévoit "que des activités périscolaires soient organisées les mardi et vendredi de 15H00 à 16H30 (...), la demi-journée supplémentaire de classe ayant lieu le mercredi matin", selon le vœu qui sera soumis aux élus le 25 mars.
Création de 750 postes
Les Verts, en position d'arbitre dans le dossier, ont obtenu satisfaction sur plusieurs points, notamment sur l'embauche d'ASEM (Agents spécialisés des écoles maternelles) ou le rétablissement des crédits pour les classes découvertes à leur niveau de 2011. Comme Bertrand Delanoë l'avait déjà promis, la Ville s'engage à embaucher et titulariser le personnel nécessaire pour mener à bien la réforme. Ainsi 450 agents contractuels seront titularisés, 80 animateurs supplémentaires seront recrutés par concours dès 2013. Mais aussi 750 postes seront créés, en supplément des 250 déjà prévus, pour "déprécariser" les personnels vacataires des directions des affaires scolaires, culturelles et de la jeunesse et des sports.
Contrairement au souhait des Verts, le vœu ne comporte pas de prévisions budgétaires. "A ce stade, le coût ne peut être qu'estimatif", a indiqué l'entourage du maire de Paris. Le budget de la réforme devrait s'élever à "40 à 50 millions d'euros" en année pleine, selon cette source. Une réforme qui sera financée "sans augmentation d'impôts en 2014", et sans peser en terme de ressources humaines sur les autres directions, a affirmé Bertrand Delanoë. Une partie des crédits proviendra d'économies réalisées sur les dépenses courantes. Interrogé sur l'hostilité des enseignants à la réforme, le maire a souligné qu'il avait su les écouter en abandonnant l'idée d'une organisation des activités périscolaires pendant la pause déjeuner, et qu'il y avait "dans le vœu plusieurs choses les concernant": sur "les RASED (Réseaux d'aide aux élèves les plus en difficulté), sur le régime indemnitaire, sur l'investissement des professeurs de la Ville de Paris et sur le renforcement des personnels de la Ville de Paris à leur côté".
Lille en 2014
"Le compte y est pour nos enfants et pour l'ensemble de la communauté éducative parisienne", ont réagi les conseillers de Paris EELV dans un communiqué. De leur côté, le groupe UMP et le Front de gauche ont en revanche dénoncé "l'entêtement" du maire. "C'est une véritable marque de mépris que Bertrand Delanoë oppose à toute la communauté éducative parisienne", a estimé le président du groupe PCF-PG Ian Brossat. Plus tôt dans la journée, Martine Aubry avait indiqué que sa ville de Lille allait attendre la rentrée 2014 pour mettre en place la réforme.
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