Obésité : explosion des opérations de l'estomac, l'Assurance maladie tire la sonnette d'alarme

En 2011, 30 000 patients d'obésité ont eu recours à une intervention chirurgicale de l'estomac. Ce bilan très lourd – il a doublé en 5 ans – est dressé par l'Assurance maladie. Rappelons que 15% de la population française souffre d'obésité, et que même si la majorité est traitée de façon médicamenteuse, certains font appel à la chirurgie pour les soulager.

Or, deux des trois techniques utilisées sont irréversibles : il s'agit de la gastrectomie, c'est-à-dire la réduction de l'estomac et de la dérivation de l'intestin (appelé aussi by-pass). Ces deux interventions représentent 75% de des opérations chirurgicales, et sont devenues en quelques années des alternatives à la pose d'un anneau gastrique.

Ces deux techniques ont des résultats indéniables, mais la médecine ne dispose d'aucun recul quant aux conséquences à long terme : "Elles comportent aussi des risques post-opératoires et peuvent nécessiter un suivi à vie", souligne dans le Parisien le Pr Hubert Allemand, directeur adjoint de l’Assurance maladie. Le problème c'est qu'il n'existe pas de protocole national : comme le souligne le quotidien, en Rhône-Alpes, 58% des opérations consistent à poser un anneau, alors qu'en Bretagne, la réduction de l’estomac est préférée dans 67% des cas.  Enfin en Franche-Comté, 86% optent pour le contournement de l’estomac.

Des pratiques radicalement différentes qui inquiètent l'Assurance maladie. Surtout que selon le " Plan national de lutte contre l’obésité 2010-2013", 30% des femmes et 20% des hommes opérés n’avaient pas besoin de l’être.