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Marine Le Pen dans Des paroles et des actes : "La politique d'austérité est une mauvaise politique !"
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La présidente du Front national est l'invitée ce jeudi soir de l'émission politique Des paroles et des actes sur France 2.

Marine Le Pen est reçue ce jeudi soir sur le plateau de l'émission politique de France 2 "Des paroles et des actes". A cette occasion, la présidente du Front national sera notamment interrogée sur le positionnement politique du Front national, les plans sociaux qui frappent la France, la sécurité, le "mariage pour tous" et les municipales en 2014.

A propos de la crédibilité du Front National

Interrogée par David Pujadas sur un récent sondage sur la crédibilité du FN, Marine Le Pen déclare : "Je m'attache assez peu aux sondages qui me concernent. En revanche, je regarde les enquêtes faites sur les idées politiques que je défends. C'est le cas pour le protectionnisme national, les Français sont majoritairement d'accord avec cette idée"

A propos du concept de priorité nationale

"Je tiens à rappeler une fois pour toutes aux pseudos experts du FN, la priorité nationale est un avantage donné en matière d'emplois et de logement aux Français, pas aux Français blancs ou aux Français de souche", a précisé la présidente du FN.

A propos des objectifs de croissance et de déficit

Interrogée sur les objectifs de croissance et de déficit, Marine Le Pen s'exclame : "Nous avions dit dès le début de l'année 2012 que la croissance serait nulle. Et elle sera probablement négative en 2013. Par conséquent, il y a plusieurs choses à faire: lutter contre le mondialisme, redonner du pouvoir d'achat aux Français. La politique d'austérité est une mauvaise politique !"

A propos de l'absence du logo du FN sur certaines de ses affiches

"J'ai une chance, c'est que l'image de Marine Le Pen est forcément liée au Front national. Je pense que chacun sait en France que je suis la présidente du Front national", a tenu à préciser Marine Le Pen.

Interrogée sur les propos de Jean-Marie Le Pen, qui estimait que "Le Rassemblement Bleu Marine sert à ceux qui ne veulent pas être au centre du réacteur, c'est pour les tièdes. Les chauds vont au FN", Marine Le Pen botte en touche : "Le Front national reste le Front national, il se développe, se professionnalise, s'investit dans les territoires et participe à un rassemblement de patriotes de gauche et de droite qui s'appelle le Rassemblement bleu marine"

A propos de son absence à la manifestation contre "le mariage pour tous"

"Le lancement de ce débat sociétal avait pour objectif essentiel de détourner les Français des sujets prégnants qui créent des souffrances dans la population.", estime-t-elle.

Sur les dérapages historiques de son père à l'égard des homosexuels, la présidente du FN déclare : "C'est son côté gaulois. Les gens de sa génération ne sont pas choqués par cet excès de mauvaise humeur". "Nous sommes là pour rassembler tous le monde, et tous le monde a sa place au Front national", ajoute-t-elle.

A propos de l'exil fiscal de Gérard Depardieu en Belgique

"Je le juge assez lâche d'être parti. Si Gérard Depardieu est en désaccord, il pourrait rester dans son pays et se battre contre une situation qu'il juge injuste", estime Marine Le Pen.

A propos des dérapages verbaux de Gilbert Collard ou Bruno Gollnisch

"Quand je regarde les autres mouvements politiques et leur myriade d'élus condamnés pour des détournements d'argent, quand je vois les échanges entre Madame Dati et Monsieur Goasguen, je trouve que notre mouvement est absolument remarquable." , estime Marine Le Pen.

"Je ne suis pas la directrice d'une cour d'école !" s'exclame-t-elle.

A propos des solutions apportées à la crise par le Royaume-Uni

Le journaliste économique François Lenglet prend exemple sur le Royaume-Uni, qui a mis en place certaines propositions du FN, et dresse un bilan négatif de l'expérience. "La Grande-Bretagne a fondé son économie sur la finance, par conséquence, ils ont subi plus gravement que la France les conséquences de la crise financière. Je ne pense donc pas que l'on puisse faire la comparaison avec notre politique", estime Marine Le Pen.

"Nous versons 50 milliards d'euros d'intérêt par an aux marchés financiers chaque année. Je veux mettre fin à cette situation. En monétisant la dette et en effectuant une création monétaire réfléchie, nous sortirons de l'esclavage", précise l'ex candidate à la présidentielle.

"Cette création monétaire nous permettra de rembourser la dette sans que les Français n'en portent la charge avec une politique d'austérité", ajoute-t-elle.

A propos de la fermeture de l'usine PSA Aulnay prévue pour 2014

"J'obligerais ces entreprises qui ferment leurs boites en France à payer une taxe très importante lors de l'importation en France de leurs voitures fabriquées ailleurs.", promet Marine Le Pen.

"PSA a perdu la moitié de ses ventes parce qu'il a renoncé, à la demande de General Motors, à ses ventes en Iran par décision politique. Les Américains en rentrant au capital de PSA ont interdit à l'entreprise de vendre en Iran", estime-t-elle. Une analyse très vite contredite par François Lenglet.

A propos du retour à la retraite à 60 ans prônée par le FN

Interrogée sur le financement de ce projet, Marine Le Pen estime que cela sera réalisable "en utilisant l'argent versée aux créanciers de la France chaque année." . Elle assure par ailleurs que la France verse "50 milliards d'euros par an aux marchés financiers".

"Moi, les retraités pauvres, je trouve cela indigne. Je crois qu'il y a réellement une priorité pour améliorer les retraites dans notre pays", conclut-elle.

A propos des similitudes entre le programme du FN et celui de Jean-Luc Mélenchon

"Si vous me montrez un tableau avec un bateau sur la mer, je vais vous dire, c'est un bateau qui est sur la mer. Si vous montrez ce tableau à Jean-Luc Mélenchon, il dira la même chose. Ce n'est pas très étonnant."

"Jean-Luc Mélenchon et la CGT sont des internationalistes. On ne peut pas sincèrement lutter contre la mondialisation si on est pour l'immigration et l'Europe. Ils sont eux pour l'Europe et pour l'immigration", estime la présidente du parti d’extrême droite.

A propos de la fiscalisation des allocations familiales

"Le gouvernement socialiste fait toujours la même chose. Il dit on va fiscaliser les allocations familiales pour les très riches. Mais, le gouvernement socialiste veut ramasser de l'argent, il va donc les supprimer pour l'immensité des classes moyennes", prédit Marine Le Pen. "On va considérer que les très riches sont ceux qui gagnent 4000 euros par mois et par foyer", raille-t-elle.

Premier débat avec Malek Boutih, député PS et ancien président de SOS Racisme

Malek Boutih se demande pourquoi la présidente du FN refuse de changer le nom de son parti malgré le changement de ligne. Réponse de Marine Le Pen : "M. Boutih, les idées du Front national doivent être défendues. Nous défendons depuis longtemps des propositions économiques, l'identité française, la souveraineté nationale face aux transferts de souveraineté, une certaine idée de la justice, qu'on appelle un chat un chat (...) Maintenant, un parti évolue parce que le monde évolue".

Le député socialiste insiste sur le fait que le FN ne s'assume pas comme parti politique d’extrême droite. Il fait également allusion au bal organisé par un parti d’extrême droite, auquel Marine Le Pen avait participé en Autriche. Elle réfute le caractère nazi de l'organisation politique autrichienne : "S'il y avait une structure comme celle là en Autriche, elle serait interdite" .

A propos de Malek Boutih et de son engagement militant dans les années 80

"Pendant que vous manifestiez avec la petite main jaune, la mondialisation, la financiarisation et les privatisations étaient organisées par vos amis du Parti socialiste", estime Marine Le Pen. 

Malek Boutih explique quant à lui que le FN "joue à fond la désespérance pour accéder au pouvoir"."Je vous combattrai politiquement !" , prévient-il. "Les décisions qui sont prises par ce gouvernement ne vont pas améliorer la situation  Vous croyez que je surfe sur les malheurs ? Vous avez tort, je ne cherche qu'à résoudre ces malheurs", répond Marine Le Pen.

A propos de la surpopulation dans les prisons

Marine Le Pen veut 40 000 nouvelles places en "détention" fermée ou ouverte : "Depuis 30 ans, on sait que la population augmente, que la délinquance augmente mais que le nombre de places en prison reste le même"."Il est évident qu'on ne met pas en prison tout ce qui devrait l'être. Je conseille aux Français de lire ce livre La France orange mécanique", estime-t-elle par ailleurs.

"Les primo-délinquants doivent être incarcérés dans des centres à part pour qu'ils ne soient pas en promiscuité avec des délinquants d'habitude", précise Marine Le Pen.

A propos de la criminalité en France et du livre "La France orange mécanique"

"Il existe un ensauvagement de la notre nation. Les Français aujourd'hui ne se sentent plus en sécurité nulle part. Les campagnes qui étaient préservées ne le sont plus. L'explosion des cambriolages est un souci auquel on n'apporte pas de réponse. Il y a une culture du laxisme, le gaucholaxisme", estime la présidente du FN.

A propos du concept de priorité nationale

Marine Le Pen estime que la priorité nationale doit s'appliquer à l'aide aux logements. "Je pense qu'il faut réserver les aides aux logements aux Français. Les étrangers qui doivent venir sur notre territoire doivent subvenir à leurs besoins", déclare-t-elle.  "Je pense que les Français doivent avoir un avantage en toute circonstance dans leur pays.", résume-t-elle.

A propos de l'intervention française au Mali

"Oui, je soutiens toujours l'intervention française au Mali. Quand j'apporte mon soutien, ce n'est pas pour après critiquer contrairement à ce que font certains responsables de l'UMP", déclare Marine Le Pen.

"François Hollande a eu raison de ne pas attendre le soutien européen", admet-elle.Elle estime cependant que le président de la République devrait augmenter le budget de la Défense à "2% du PIB".

A propos d'éventuelles alliances avec l'UMP 

Interrogée sur les conditions à la mise en place de telles alliances, Marine Le Pen indique : "Je suis pour une alliance avec des élus sincères, divers droite comme divers gauche. Je ne veux pas d'accord avec le parti UMP, mais à la base, il y a des élus qui font leur travail".

Second débat avec Bruno Le Maire, ex ministre de l'Agriculture de Nicolas Sarkozy et député UMP

Bruno Le Maire reproche à Marine Le Pen de n'apporter "aucun espoir" aux Français avec des "vieilles idées". Le député trouve à Marine Le Pen "des accents d'Arlette Laguiller".

"Vous n’êtes pas le diable Madame Le Pen, vous êtes le passé. Or, ce qui m'intéresse, c'est l'avenir de la France et des Français", déclare-t-il.

A propos des appels du pied du FN à des élus divers droite et gauche

"Je ne comprends pas votre bidouillage électoral. Vous êtes prêtes à toutes les compromissions pour prendre le pouvoir dans certaines villes", lance Bruno Le Maire.

Réponse de la patronne du FN : "Je crois qu'il y a des élus divers gauche qui partagent mes idées. Vous savez, il y a près de 40% des électeurs du Front national qui viennent de la gauche, il n'y a là rien d'extraordinaire".

A propos des consignes de vote de Marine Le Pen entre les deux tours de la présidentielle 2012

Bruno Le Maire reproche à la présidente du FN de ne pas avoir pris partie entre les deux tours de l'élection présidentielle. "Je vais dans des villes socialistes, je vois les impôts monter et les drapeaux étrangers dans les mariages, je vais dans les villes UMP, je vois la même chose", explique Marine Le Pen.

"Moi je sais où j'habite, Madame Le Pen ne sait pas où elle habite. Je ne vais pas tendre la main un coup à gauche, un coup à droite pour essayer de récupérer une municipalité", rétorque le député UMP.

A propos de la Pac et des questions agricoles

"Vous êtes payées pour siéger au Parlement européen. Pendant la crise du lait, j'étais au Parlement européen. Il y avait une députée qui n'était jamais là, qui n'était pas à son poste, c'était vous", attaque Bruno Le Maire.

Marine Le Pen réplique sur le bilan de Bruno Le Maire au ministère de l'Agriculture : "Vous avez participé à la politique de libre échange, vous avez voté l'ouverture des accords de libre échange sur un certain nombre de secteurs maraîchers avec le Maroc alors que vous savez très bien que c'est une concurrence déloyale".

A propos de la politique protectionniste du FN

Bruno Le Maire critique le protectionnisme prôné par Marine Le Pen : "Vous ne croyez plus dans les Français, vous avez baissé les bras, vous êtes défaitiste. Vous dites aux Français, on n'y arrivera pas, on se calfeutre, on ferme les frontières et on ira mieux"

"Il y a des dizaines de pays au monde qui mettent en place un protectionnisme intelligent. Le protectionnisme intelligent, ce n'est pas la fermeture des frontières", assure Marine Le Pen.

A propos de la vision de la France du Front National et du modèle allemand

"Je vois Madame Le Pen depuis le début de ce débat que nous n'aimons pas la même France. La France que j'aime, c'est une France qui a confiance en elle, qui est rassemblée et qui ne stigmatise pas l'immigration", estime Bruno Le Maire.

"Moi, j'aime la France française, pas la France allemande", répond Marine Le Pen qui reproche au député UMP de trop se focaliser sur le modèle allemand. "Vous croyez en la France, mais vous lui retirez toutes ses forces vitales. Vous croyez en la France, mais vous retirez au peuple français des capacités de décisions en transférant des pans entiers de souveraineté à l'Europe. Vous aimez la France mais vous voulez lui appliquer les recettes ultralibérales de l'Allemagne", conclut Marine Le Pen.

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