Goodyear : le PDG de Titan envoie une lettre assassine à Arnaud Montebourg<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg
©Reuters

Correspondance épistolaire

Maurice Taylor, le président du groupe américain, explique au ministre pourquoi il jette l'éponge sur la reprise de l'usine de pneus Goodyear d'Amiens Nord.

C'est ce qui s'appelle une lettre au vitriol. Le PDG de Titan international, qui a renoncé à reprendre l'usine Goodyear d'Amiens-Nord spécialisée dans le pneu, a envoyé un courrier incendiaire au ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Dans cette lettre, le président du groupe américain ironise sur "les soi-disant ouvriers" qui "ne travaillent que trois heures". Les Échos ont publié mardi soir une copie de cette missive. La lettre en anglais datée du 8 février dit répondre à un courrier du 31 janvier du ministre Arnaud Montebourg demandant à Titan d'entamer des discussions pour une reprise de l'usine d'Amiens menacée de fermeture.

"Goodyear a essayé pendant plus de quatre ans de sauver une partie des emplois à Amiens, qui sont parmi les mieux payés, mais les syndicats et le gouvernement français n'ont fait rien d'autre que de discuter", écrit le PDG de Titan, Maurice Taylor. "J'ai visité cette usine plusieurs fois. Les salariés français touchent des salaires élevés, mais ne travaillent que trois heures. Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures", ajoute-t-il.

"Je l'ai dit en face aux syndicalistes français. Ils m'ont répondu que c'était comme ça en France !" affirme-t-il, selon le fac-similé de la lettre lisible sur le site. "Monsieur, votre lettre signale que vous voulez que Titan démarre une discussion. Vous pensez que nous sommes si stupides que ça ?" lance Maurice Taylor. "Titan est celui qui a l'argent et le savoir-faire pour produire des pneus. Qu'a le syndicat fou ? Il a le gouvernement français", ironise-t-il.

"Le fermier français veut des pneus pas chers. Il se moque de savoir s'ils viennent de Chine ou d'Inde." "Titan va acheter un fabricant de pneus chinois ou indien, payer moins d'un euro l'heure de salaire et exporter tous les pneus dont la France a besoin", menace-t-il. "Vous pouvez garder les soi-disant ouvriers", se moque le PDG américain. "Titan n'est pas intéressé par l'usine d'Amiens Nord", conclut sa lettre. Interrogé mercredi soir, Arnaud Montebourg a refusé de commenter cette lettre. "Je ne veux pas nuire aux intérêts de la France", a-t-il dit.

Lu sur Les Echos

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !