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Syrie : le régime
tenté de lâcher du lest
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Valse avec Bachar

Le Président syrien Bachar El Assad devrait s'adresser à son peuple "très bientôt" et la loi d'urgence en vigueur depuis 1963 sera abrogée.

[Mis à jour le 27/03, puis le 28/03 à 6h11]

Le Président syrien Bachar El Assad en proie à la plus importante contestation de son régime depuis son accession au pouvoir en 2000 devrait s'adresser "très bientôt" à son peuple. 

Une conseillère du Président a annoncé que les autorités avaient décidé de lever la loi d'urgence en vigueur depuis 1963 sans toutefois préciser de calendrier d'application de la mesure. 

Dans le même temps, l'armée est entrée dans le port de Lattaquié, l'une des villes les plus prospères du pays où les manifestations ont pris le plus d'ampleur.

La secrétaire d'Etat aux affaires étrangères américaine Hillary Clinton a indiqué qu'il était absolument hors de question que les Etats-Unis interviennent en Syrie comme ils l'ont fait en Libye. De discrets contacts auraient été noués par les Américains avec l'entourage de Bachar El Assad pour le presser de cesser les violences commises envers la population.

Par ailleurs, deux journalistes libanais de Reuters sont portés disparus en Syrie. L'agence de presse se dit "très inquiète".

[Mise à jour le 26/03 à 18h50]

Un bureau du parti Baas a été pris pour cible samedi à Lattaquieh. Les manifestants l'ont incendié. Des heurts ont eu lieu avec les forces de l'ordre, rapporte Al-Jazeera.

Les forces de l'ordre auraient également tenté de disperser un rassemblement avec du gaz lacrymogène à Deraa, dans le sud du pays.

Le JDD relève qu'un appel à la révolte populaire a été lancé sur Facebook samedi.

[Mise à jour le 26/03 à 14h35]

De nombreux prisonniers politiques auraient été libérés en guise d'apaisement, révèle la BBC. Leur nombre exact n'est pas encore connu. L'Observatoire syrien pour des droits de l'homme, basé à Londres, parle de 200 prisonniers libérés, tandis que Reuters parle plutôt de 70 personnes.

[Mise à jour le 26/03 à 10h35]

La tension sera à son comble dans la journée de samedi, quand les manifestants se rassembleront à nouveau pour les funérailles des opposants tués par les forces de sécurité. D'après un témoin cité par Al-Jazeera, au moins 20 personnes auraient été tuées dans la journée de vendredi dans la  ville de Sanamein, dans le sud du pays.

Une vidéo montre des manifestants en train d'arracher un portrait de Bachar El Assad dans la ville de Dara :

La réaction brutale des autorités syriennes face aux manifestants vaut à Damas la condamnation de la communauté internationale. Les Etats-Unis ont accusé Bachar El Assad d'avoir voulu "réprimer et intimider" les manifestants, tandis que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon l'a appelé à la retenue.

[Mise à jour le 25/03]

Cela suffira t-il pour calmer la colère des manifestants ou s'achemine t-on vers un "scénario égyptien" ?

Devant l'ampleur du mouvement de contestation (sans doute 100 morts à Deraa, 20 000 personnes pour les funérailles des victimes), les autorités syriennes ont annoncé plusieurs mesures d'apaisement.

Reconnaissant la légitimité des revendications populaires, la conseillère du président Bachar el-Assad a indiqué qu'une commission allait étudier la levée de l'état d'urgence en vigueur depuis 1963. Elle a également promis une hausse des salaires de 30%, une législation sur la liberté de la presse et des partis politiques et la libération des personnes arrêtées lors des manifestations de cette semaine.

Le directeur de l'Observatoire des pays arabes, Antoine Basbous, estime que ces concessions n'apaiseront pas facilement le vent de révolte qui souffle sur le Sud du pays. "Cela va encourager les manifestants à insister davantage. Ils vont se dire qu'Assad lâche sous la pression", dit-il.

Dans une interview donnée à El Watan, l'opposant en exil Sattouf Samir rappelle que la Syrie est l'un des premiers pays devenu indépendant dans le monde arabe, l'un des premiers à avoir élu un député communiste. Le poète et journaliste s'élève contre Bachar el-Assad qui estime que son peuple ne serait pas suffisamment "mûr pour la démocratie", et rappelle l'inexpérience du président. Pour lui, "l’héritage est une insulte à la dignité du citoyen".

Bachar el-Assad a fait savoir qu'il n'avait pas donné l'ordre de tirer sur les manifestants à Deraa. De nouveaux rassemblements sont prévus aujourd'hui dans tout le pays.

Lu sur L'Orient Le Jour

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