Renault : Carlos Ghosn accepte de faire un geste sur son salaire

Un geste élégant ? Le PDG de Renault Carlos Ghosn s'est en effet déclaré prêt à faire un geste sur son salaire afin de débloquer les négociations qui s'enlisent au sein de la marque au losange. Il a ainsi subordonné le versement de 30% de sa rémunération variable de 2012 à la signature et mise en œuvre d'un accord social dans l'entreprise. Cela équivaudrait donc selon Les Échos à près de 430 000 euros, il resterait donc au PDG 2,23 millions d'euros pour 2012, toujours selon le quotidien économique qui précise qu'il s'agit de la part fixe et de la part variable. Carlos Ghosn reçoit par ailleurs la majorité de ses revenus, près de 10,5 millions d'euro par an, du constructeur japonais Nissan dont il occupe le poste de PDG.

Les 30% de se rémunération variable serait versée en 2016, à condition bien évidemment que l'accord de compétitivité actuellement débattu soit validé par les syndicats puis appliqué. Le constructeur automobile confirme ce jeudi que son versement sera conditionné "à l'exécution, par Renault, de l'ensemble de ses engagements dans le cadre de l'accord", soit à ne pas fermer d'usine dans l'Hexagone, assurer un certain volume de fabrication mais également de ne pas faire de plan social.

Le geste de Carlos Ghosn ne convainc toutefois pas les salariés de Renault. Le représentant CGT de l'usine de Flins Ali Kaya a ainsi déclaré sur France Info au sujet du PDG qu'"il se moque de nous", ajoutant qu'"en réalité, il va passer son salaire journalier de 36000 à 26000 euros. Il ne touchera 'que' 26000 euros par jour. Ils sont prêts à tout pour augmenter les profits des actionnaires, c'est scandaleux. Franchement, ils se moquent du monde. Ils sont en train de trouver un artifice. On n'accepte pas ce genre de chantage".

Arnaud Montebourg a également réagi. "Ca va aider mais ce n'est pas suffisant (...) L'essentiel, c'est d'abord la politique de localisation industrielle de Renault", a déclaré le ministre sur Europe 1.  "C'est sur ce terrain-là que nous attendons les évolutions structurelles et manifestes de Carlos Ghosn", a-t-il ajouté en rappelant le souhait du gouvernement "que Renault relocalise sur le sol industriel français la production d'un grand nombre de ses véhicules".