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Une descendante d'esclaves porte plainte contre l'Etat français
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Plusieurs siècles après...

Rosita Destival, une Française d'origine guadeloupéenne, descendante d'esclaves, a assigné l'Etat pour crime contre l'humanité. Elle est soutenue par le Conseil représentatif des associations noires (Cran) qui estime que le gouvernement n'a pas tenu les promesses faites en matière de réparations.

C'est une première en France : une descendante d'esclaves a porté plainte cette semaine contre l'Etat français. Rosita Destival, Française d'origine guadeloupéenne aurait, selon son avocat, la qualité pour demander réparation au nom de ses lointains ancêtres. Depuis que la loi Taubira a été adoptée en mai 2001, l'esclavage a été reconnu comme crime contre l'humanité, c'est donc pour crime contre l'humanité que Rosita Destival va assigner l'Etat français. Une décision qui est loin de faire l'unanimité : aux Antilles, Rosita Destival est portée aux nues par les uns, tandis que les autres dénoncent un jusqu’au-boutisme stérile, rapporte La Croix.

La Guadeloupéenne est soutenue par le Conseil représentatif des associations noires (Cran) qui s'estime berné par le gouvernement. "Jean-Marc Ayrault nous avait promis une réunion interministérielle avant le 7 novembre pour discuter des réparations liées à l'esclavage. Depuis, plus de nouvelles", a expliqué au Figaro Louis-Georges Tin, le président du Cran. "Il est évident qu'on nous prend pour des cons", a-t-il lâché au micro de France Info.

L'association va aussi déposer une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). Le décret d'abolition de l'esclavage de 1848 prévoit bien de fournir une réparation, mais pas aux esclaves eux-mêmes. "Ce sont les anciens exploitants qui ont demandé une réparation pour compenser le manque à gagner induit par l'abolition de l'esclavage ! On oublie souvent que l'ancienne colonie française d'Haïti a dû payer à la France une rançon jusqu'en 1825. Le pays s'est endetté jusqu'en 1946 pour l'honorer", a ajouté Louis-Georges Tin. Le Cran demande donc à ce que ce décret soit modifié, et les descendants d'esclaves indemnisés.

En 2005, plusieurs associations, dont le Mouvement international pour les réparations (MIR), avaient porté plainte à Fort-de-France pour le rôle de la France dans la traite négrière. Le jugement n'a toujours pas été rendu.

Aux Etats-Unis déjà, la banque JP Morgan fut forcée d'admettre en 2005 qu'elle devait beaucoup à la traite négrière. Elle avait alors versé 5 millions de dollars pour l'accès aux études de jeunes noirs des ghettos de Chicago, rappelle France Info.

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