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Tunisie : les islamistes d'Ennahda manifestent ce samedi
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Chacun son tour

Les islamistes d'Ennahda ont appelé à manifester ce samedi à Tunis, au lendemain des funérailles de l'opposant Chokri Belaïd qui a rassemblé des milliers de personnes.

"La défense de la légitimité de l'Assemblée nationale constituante (ANC)" et la lutte "contre la violence" politique. Tels sont les mots d'ordre de la manifestation organisée ce samedi après-midi par les jeunesses du parti Ennahda. Une manifestation qui aura lieu en plein cœur de Tunis, théâtre de violences ces derniers jours entre opposants en colère et policiers. La référence à l'ANC vise clairement le Premier ministre Hamadi Jebali, pourtant numéro 2 d'Ennahda, qui a répété vendredi se tenir à sa "décision de former un de technocrates", si besoin sans "l'aval de l'Assemblée nationale constituante". Ce que son parti, dont la direction est plus radicale que lui, refuse.

Modéré au sein de son parti, Hamadi Jebali est ainsi entré en conflit ouvert avec la direction du mouvement, aggravant encore la crise politique en Tunisie alors qu'Ennahda ne parvient pas depuis des mois à s'accorder avec ses alliés laïcs sur un remaniement gouvernemental. La manifestation vise aussi à condamner "l'ingérence française" pour dénoncer des propos du ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls, qui a dénoncé cette semaine un "fascisme islamiste" après l'assassinat de Chokri Belaïd.

L'appel des islamistes à manifester intervient au lendemain des funérailles à Tunis de Chokri Belaïd, qui ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes scandant des slogans anti-islamistes.L'assassinat de cet opposant de gauche a déclenché une vague de violences dans le pays qui ont fait un mort dans les rangs de la police. La journée des obsèques s'est déroulée dans un calme relatif avec des heurts entre policiers et casseurs aux abords du cimetière et des affrontements dans plusieurs villes de Tunisie.

Le pays a de plus été quasi-paralysé vendredi par une grève générale contre la violence politique. Et faute de compromis sur la nature du futur régime, l'élaboration de la nouvelle Constitution par l'ANC est paralysée, Ennahda insistant sur un régime parlementaire pur, alors que ses alliés et l'opposition laïques insistent sur un régime mixte laissant des prérogatives importantes au chef de l'Etat. La Tunisie a aussi été déstabilisé par l'essor de groupuscules salafistes jihadistes responsables de plusieurs attaques sanglantes, la plus grave ayant visée l'ambassade américaine en septembre.

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