Inde : à Delhi, une maison accueille les jeunes couples menacés de "crime d'honneur"<!-- --> | Atlantico.fr
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Plus de mille jeunes sont tués chaque année en Inde à cause de leur comportement jugé irrespectueux par leurs familles.
Plus de mille jeunes sont tués chaque année en Inde à cause de leur comportement jugé irrespectueux par leurs familles.
©Reuters

Romée + Juliette

On estime à 1 000 le nombre de crimes d'honneur commis chaque année en Inde.

En Inde, il est rare de se marier sans que cela ait été arrangé par la famille. Un journaliste du Daily Mail a rencontré cinq jeunes couples qui se sont mariés par amour, et contre l'avis de leurs parents. Menacés de "crime d'honneur", ils se cachent de leur famille et vivent en permanence dans la peur.

Le 20 juin 2010, trois jeunes hommes se sont lancés dans une course meurtrière, tuant les sœurs de deux d’entre eux, ainsi que le mari de l’une d’elles. Tous trois abattus d’une balle dans la tête. Motif : aux yeux de leurs frères, ces femmes avaient "déshonoré" leurs familles en épousant des hommes d’une autre caste. Un cas qui est loin d'être isolé : on estime à 1 000 le nombre de crimes d'honneur commis chaque année en Inde.

Religion, communauté, caste, famille : les relations amoureuses entre deux personnes appartenant à deux milieux différents ne sont pas souvent acceptées par leur entourage. Harcelés, menacés et parfois tués par leurs proches, ces couples se retrouvent totalement démunis. Depuis 20 ans, Sanjay Sachdev se bat pour la liberté des jeunes indiens et l’acceptation de l’amour dans une société encore très conservatrice. Pour lutter contre les crimes d'honneur, il a donc créé les Love Commandos.

Une ligne d'assistance téléphonique a donc été ouverte pour porter assistance aux jeunes menacés. "Certains appellent pour savoir comment faire pour se marier sans l'aval de leur famille. On leur donne des conseils, des adresses. S'ils sont de la même religion, on peut les marier directement grâce à notre réseau. D'autres, plus jeunes, ne savent pas comment vivre leur relation amoureuse. Les cas les plus délicats impliquent souvent les demandes pour une protection policière", explique le fondateur.

Les jeunes qui fuient leurs familles peuvent être accueillis dans une des sept maisons louées par les "commandos de l'amour". C'est dans l'un de ces refuges, à Delhi, que le Daily Mail a pu discuter avec ces Roméo et Juliette des temps modernes. BhaskerGoswami, 28 ans, et PujaSingh, 22 ans, se sont rencontrésau mariage del'oncledeBhaskeril y a trois ans. Ils ont échangé leursnuméros et se sont revus. Problème : les deux jeunes gens n’appartiennent pas à la même caste. Lui est brahmane. Elle est kshatriya. "Même si aucune de ces deux castes n'est inférieure à l'autre, nos familles ne voulaient pas que l'on soit ensemble", explique Bhasker.

Plusieurs fois, les "commandos de l'amour" ont reçu des menaces de mort. Un jour "un homme hindou nous a appelé, explique Sanjay Sachdev. Il était en couple avec une musulmane, ce qui était très mal vu par sa famille. Nous les avons conseillés, mais les menaces ne se sont pas fait attendre. Les fondamentalistes les ont harcelés au téléphone, ils nous ont appelé pour nous dire de nous mêler de ce qui nous regardait. Ils ont essayé de nous faire peur."

Cette aide qu'il apporte à ces couples en difficulté, Sanjay Sachdev le fait pour une chose à laquelle il croit par dessus tout : l'amour universel. "L'Inde est le pays de l'amour, explique-t-il. Pas celui de la haine".

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