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Les usines cherchent à recruter en Chine, mais les jeunes diplômés refusent d'y travailler.
Les usines cherchent à recruter en Chine, mais les jeunes diplômés refusent d'y travailler.
©Reuters

Bac +5

Les Chinois tout juste diplômés cherchent à obtenir un poste de cadre supérieur et refusent de travailler à l'usine alors que l'industrie manufacturière, l'exploitation minière et la construction représentent encore près de 50% de la production économique chinoise.

Problèmes à l'horizon pour la Chine. Comme le révèle le New York Times, l'Empire du Milieu doit en effet faire face à une difficulté qui pourrait bien devenir un problème de société majeur pour le pays ces prochaines années : les jeunes diplômés chinois ne veulent plus travailler à l'usine.

De plus en plus de diplômes se demandent en effet quel est l'intérêt de rester assis des heures à faire un travail répétitif. Et cette situation de créer un paradoxe : alors que les usines cherchent par tous les moyens à recruter, de plus en plus de jeunes travailleurs éduqués sont inemployés ou seulement sous-employés car ils refusent d'aller travailler à l'usine. Une enquête nationale publiée cet hiver par une université chinoise a ainsi montré que parmi les jeunes dans la vingtaine, ceux qui ont un diplôme universitaire ont quatre fois plus de chances d'être au chômage que ceux qui ont uniquement leur baccalauréat.

Si les meilleurs étudiants n'ont pas de difficultés à trouver le job de leur rêve au sein des meilleures entreprises chinoises, il ne reste plus grand-chose pour les étudiants moins bons, voire seulement moyens. Or ces derniers estiment qu'eux aussi ont le droit à obtenir un travail de cadre aux salaires conséquents. L'autre problème touche aux matières étudiées. De plus en plus de Chinois choisissent en effet d'étudier le commerce et la finance – des matières qui rapportent – plutôt que de se diriger vers un cursus d'ingénieur. Le travail à l'usine les repousse particulièrement car les Chinois pensent toujours être parmi les privilégiés quand ils font des études et ne réalisent toujours pas qu'il y a eu une éducation de masse dans le pays. Les jeunes diplômés s'estiment ainsi faisant partie d'une élite et ne pensent pas avoir à accepter un travail dans une usine. Par ailleurs, la tradition millénaire confucianiste indique que les personnes éduquées ne devraient pas avoir à s'engager dans un travail manuel. Un problème lorsqu'on sait que la Chine produit avant tout ce type d'emplois. L'industrie manufacturière, l'exploitation minière et la construction représentent en effet près de 50% de la production économique chinoise, soit deux fois plus qu'aux Etats-Unis par exemple, et le secteur tertiaire  est beaucoup moins développé.

Ce nombre de jeunes chômeurs n'inquiètent toutefois pas encore trop les autorités. En effet, même si la Chine a aujourd'hui onze fois plus d'étudiants qu'à l'époque des protestations de la place Tiananmen en 1989, et que l'économie a du mal à produire les postes de cadres supérieurs qui intéressent particulièrement la nouvelle génération, cette dernière semble bien moins investie dans l'activisme politique qu'auparavant.

Mieux vaut prévenir que guérir, ce qui explique que le Premier ministre chinois Wen Jiabao ait reconnu au mois de mars dernier que seulement 78% des diplômés des précédentes années avaient trouvé un emploi.

Lu sur The New York Times

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