Quand François Hollande préfère aller à Lille en avion plutôt qu'en train...

En ce mois de janvier, pour bon nombre de Français les bonnes résolutions sont de rigueur. Et pour un président de la République qui se veut "normal", celles-ci devraient être de mise. L'exemple type d'une bonne résolution peut être : "cette année je tiendrai mes promesses". Mais de ce point de vue, François Hollande a échoué. En effet, alors qu'au cours de sa campagne, il avait certifié qu'il privilégierait le train comme moyen de déplacement sur le territoire national, ce vendredi, il en a été tout autre. Pour se rendre à Lille, où il devait assister à la clôture de l'Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires, le chef de l'Etat a utilisé un avion, selon une information du Lab d'Europe 1.

Mais la présidence de la République avait une excuse toute trouvée : le conflit au Mali. L'Elysée a ainsi expliqué à Europe 1 : "Dans un contexte de conflit international dans lequel sont engagées les troupes françaises, il est indispensable que le président de la République, chef des armées, puisse rentrer plus vite à Paris ou rester plus longtemps en déplacement, sans être dépendant des horaires d'un train." Mais dans son agenda, la réunion qui suit n'est pas en rapport avec l'intervention française au Mali. En effet, François Hollande avait ensuite rendez-vous avec les opposants au mariage gay.

Au début de son mandat, le président de la République usait bien volontiers du transport ferroviaire. Et ce régulièrement sous les yeux des médias. Mais désormais chef de guerre, terminé les bonnes habitudes. Pour faire les 200 kilomètres qui séparent Paris de Lille, François Hollande ne s'embarrasse pas. Ce trajet représente environ une heure en TGV. Pas une grosse perte dans l'emploi du temps présidentiel. D'autant plus que le palais des Congrès où se situe la réunion à laquelle le chef de l'Etat participe se trouve à deux pas de la gare SNCF. En définitive prendre l'avion aura été plus long que le train. Pour une fois qu'être "normal" lui rendait service, François Hollande a raté le coche et lancé une perche à l'opposition. Les critiques ne devraient donc pas manquer de suivre.