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Coup de filet antiterroriste : "le cas Merah a fait sauter un verrou psychologique" selon Guidère
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Explications

Selon le spécialiste, s'il y a de plus en plus de personnes qui se radicalisent, "ce sont systématiquement des individus qui présentent un problème identitaire, professionnel, ou lié à l'intégration ou à la délinquance".

Alors que l'enquête sur la cellule islamiste radicale se poursuit, le spécialiste de veille stratégique Mathieu Guidère revient longuement dans une interview dans le quotidien Le Monde sur cette affaire. Selon lui, "on constate des points communs et des récurrences entre les individus interpellés dans les milieux djihadistes, là où auparavant il n'y avait pas de profil-type". Parmi les points commun se trouve notamment un "phénomène d'individualisation" : les attaques viennent en effet plus de l'extérieur, mais de Français. L'expert évoque également la "rétro-filiation des actes terroristes".

Quand on lui demande le lien qu'il y a entre radicalisation islamiste et délinquance, Mathieu Guidère déclare qu'aujourd'hui, "les délinquants cessent de l'être et "mutent" au statut de djihadiste". Une radicalisation qui est désormais beaucoup plus rapide qu'auparavant. Quand cela prenait trois ou quatre ans, la radicalisation peut désormais se faire en six mois ce qui explique qu'"on ne peut pas évaluer le nombre [de radicaux] car en quittant le statut de délinquant, ils quittent les radars de la police et vont mettre six mois à entrer dans ceux de l'antiterrorisme".

Ces personnes sont notamment guidées par une haine de la France qui n'est selon eux pas "sur le droit chemin sur la question de la moralité ou de la religion". S'il y a de plus en plus de personnes qui se radicalisent, "ce sont systématiquement des individus qui présentent un problème. Ces problèmes peuvent être aussi bien identitaires, professionnels, ou liés à l'intégration ou à la délinquance". L'expert souligne également l'importance des rencontres carcérales, mais également de l'internet et de la diffusion de textes d'appels à la haine et à la guerre.

Contrairement à ce qu'on peut s'imaginer, tout ne découle pas du conflit israélo-palestinien. En effet, "le cas Merah a fait sauter un verrou psychologique important : qu'un Français puisse s'attaquer à d'autres Français. Il a contribué à cette fixation sur la communauté juive". Mathieu Guidère ajoute que "dans les réseaux islamistes radicaux français, la figure de Mohamed Merah est valorisée. Pour eux, Merah est un martyr et un héros".

A lire également : Djihad : la France face au phénomène d'une radicalisation rapide et imprévisible de citoyens français

Lu sur Le Monde

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