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Marseille : polémique après l'opération anti-roms des riverains, les associations pointent l'"antitsiganisme" des élus
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Controverse

Le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, en colère contre la mauvaise publicité de sa ville dans les médias, tente de calmer le jeu.

Des riverains en colère ne supportant plus la présence des roms ont forcé des gens du voyage à évacuer leur campement au nord de Marseille jeudi soir. L'incident a provoqué vendredi un tollé des associations et une vive controverse chez les élus locaux.

Le maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin est furieux. "Marseille n'est pas en état de siège. C'est une ville où on travaille, une ville où on se promène, où la police va partout. La parade médiatique doit s'arrêter!"Le sénateur (UMP) des Bouches-du-Rhône et maire de la seconde ville de France est excédé alors que Marseille est aux prises avec une nouvelle poussée de fièvre provoquée par l'intervention, jeudi soir 27 septembre, d'un groupe d'habitants pour déloger un campement de Roms, dans les quartiers nord de la ville.

Des riverains incendiant un camps et chassant ses habitants... Le tumulte médiatique a peut-être été exagéré face à ce qui a été présenté comme une véritable opération de saccage dans la cité des Créneaux (15e arrondissement). 

Face à l'emballement, la préfecture et les autorités policières et judiciaires ont multiplié les efforts, toute la journée de vendredi, pour relativiser la situation."On essaie de reconstituer ce qui s'est passé, indique Jacques Dallest, procureur de la République. Il ne faut pas jeter de l'huile sur le feu, faire croire qu'il y a eu une expédition punitive alors qu'en l'absence de plainte et de victimes, le seul constat est pour l'instant celui d'un incendie de déchets et d'encombrants sur 5 m²."

De son côté, l'association La voix des Roms tient les politiques responsables de la montée de la violence envers les roms : ce samedi, l’association a pointé du doigt Jean-Claude Gaudin et l'élue socialiste des quartiers nord Samia Ghali, qui partageraient selon elle le même "antitsiganisme" : "A l'unisson, vous dites comprendre "l'exaspération" de ceux qui ont chassé les Roms. Vous voilà dans un antitsiganisme partagé qui dépasse les frontières, déjà floues et parfois superflues de vos partis respectifs", écrit l'association dans une lettre ouverte adressée au cours de la nuit de vendredi à samedi à Jean-Claude Gaudin et Samia Ghali. La voix des Roms accuse les deux élus d'"utiliser la même méthode politicienne de basse échelle et populiste". "Vous ne mesurez pas la gravité de vos propos", ajoute-t-elle.

Questionnée sur l'action organisée par les riverains, la sénatrice-maire socialiste des 15e et 16e arrondissements de Marseille Samia Ghali avait répondu vendredi matin: "Je ne le condamne pas, je ne le cautionne pas, mais je le comprends, quand les pouvoirs publics n'interviennent plus".
Le maire de Marseille avait pour sa part déclaré qu'"on ne peut pas laisser se constituer des milices et laisser les gens régler les problèmes d'ordre public, même si on peut comprendre que l'exaspération est totale". "L'exaspération n'excuse rien", avait toutefois aussi affirmé M. Gaudin.

Vendredi en fin d'après-midi, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a appelé dans un communiqué les "responsables politiques locaux et nationaux" à "n'instrumentaliser aucune situation". Selon le ministre, "il appartient à chacun, et en premier lieu aux responsables politiques locaux et nationaux, de n'instrumentaliser aucune situation". 

Lu sur Le Monde.fr

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