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Salman Rushdie "accuse l'islam" dans Le Monde
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Opinon tranchée

L'écrivain, dont la tête avait été mise à prix suite à une fatwa de l'ayatollah Khomeyni, fait part de son inquiétude face à une religion "en régression".

L'écrivain britannique d'origine indienne Salman Rushdie publiait mardi ses mémoires sous le titre Joseph Anton, son pseudonyme de fugitif depuis que sa tête a été mise à prix par une fondation religieuse iranienne après la fatwa de l'ayatollah Khomeyni, qui lui reprochait d'avoir écrit un livre "impie". L'objet de la colère iranienne ? La publication en 1988 des "Versets sataniques", roman jugé blasphématoire, déplore la régression de l'islam actuel, "comme une blessure auto-infligée".

Celui qui est devenu au fil des ans un symbole de la lutte pour la liberté d'expression et contre l'obscurantisme religieux se retourne aujourd'hui contre l'islam dans les colonnes du Monde.

Dans un entretien accordé au Monde du vendredi 21 septembre, il accuse directement l'islam et regrette que cette religion soit en pleine "régression" : "C'est une tragédie que l'islam régresse à ce point", explique-t-il.

L'essayiste reconnait que sa vision de l'islam a évolué : C'est vrai, ma vision des choses est plus tranchée aujourd'hui. Il faut dire que j'ai traversé une épreuve qui m'a obligé à prêter attention à ce qui se passait dans le monde musulman. Or quelque chose a mal tourné au sein de l'islam. C'est assez récent. Je me souviens, quand j'étais jeune, beaucoup de villes dans le monde musulman étaient des cités cosmopolites, de grande culture. On surnommait Beyrouth le "Paris de l'Orient". L'islam dans lequel j'ai grandi était ouvert, influencé par le soufisme et l'hindouisme, ce n'était pas celui qui est en train de se répandre à toute vitesse. C'est pour moi une tragédie que cette culture régresse à ce point, comme une blessure auto-infligée. Et je pense qu'il y a une limite au-delà de laquelle vous ne pouvez plus blâmer l'Occident. Parfois, vous savez, les problèmes sont vos problèmes. Cela dit, s'il y avait le moindre signe qu'une société musulmane était capable de créer une démocratie ouverte, je changerais d'avis. "

Mais attention, il assure que ses propos sont le fruit de ses expériences et d'une réflexion, et non de préjugés. Selon lui, il doti etre possible de critiquer l'islam sans être taxé de xénophobe ou de raciste : " Je n'ai aucune tolérance à l'égard de la xénophobie et du racisme, que j'ai toujours combattus. Ceux qui s'attaquent aux minorités, aux musulmans ou aux homosexuels, par exemple, doivent être condamnés par la loi. L'islamophobie, c'est autre chose, c'est un mot qui a été inventé récemment pour protéger une communauté, comme si l'islam était une race. Mais l'islam n'est pas une race, c'est une religion, un choix. Et dans une société ouverte, nous devons pouvoir converser librement au sujet des idées. "

Quant à son cas personnel, il estime que sa condamnation par les autorités religieuses était le signe d'un changement plus profond : la "fatwa" le visant était selon lui "le début d'un conflit plus large".

Lu dans Le Monde

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