Caricatures de Mahomet : la Maison Blanche questionne le "jugement" de Charlie Hebdo<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Caricatures de Mahomet : la Maison Blanche questionne le "jugement" de Charlie Hebdo
©Charlie Hebdo

Blasphème

Une association a de son côté déposé plainte pour "provocation à la haine" contre l'hebdomadaire.

[Mis à jour à 20h20]

La Maison Blanche a critiqué la décision de Charlie Hebdo de publier les caricatures. Jay Carney, porte-parole du président Barack Obama, a affirmé : "Nous sommes au courant du fait qu'un journal français a publié des dessins représentant un personnage ressemblant au prophète Mahomet, et évidemment nous avons des questions sur le jugement qui a conduit à publier de telles choses"

"Nous savons que ces images seront très choquantes pour beaucoup de gens...Mais nous avons parlé régulièrement de l'importance de protéger la liberté d'expression, qui est inscrite dans notre Constitution. Autrement dit, nous ne nous interrogeons pas sur le droit de telles choses à être publiées, simplement sur le choix qui a présidé à la décision de les publier".

Des dirigeants religieux et politiques des pays arabes ont critiqué la publication de caricatures du prophète Mahomet, y voyant une nouvelle insulte à leur foi, et ont pressé le gouvernement français de prendre des mesures fermes.

Le Conseil français du culte musulman s'est déclaré "consterné" par les dessins "insultants". Dans un communiqué, son président, Mohammed Moussaoui, écrit que le Conseil est "profondément attaché à la liberté d'expression" mais fait part de "sa profonde inquiétude face à cet acte irresponsable qui, dans un contexte très tendu, risque d'exacerber les tensions et de provoquer des réactions préjudiciables". 

 Les 75 000 exemplaires du numéro de Charlie Hebdo paru ce mercredi ont "tous été vendus", selon Charb, le directeur du journal. Un nouveau tirage est programmé pour vendredi. Un succès qui s'explique par la publication provocante d'une nouvelle caricature de Mahomet par l'hebdomadaire qui s'était déjà adonné à cet exercice en novembre 2011. Cette fois, le prophète est représenté dans des positions osées.

La une, qui met en scène un imam poussé dans sa chaise roulante par un rabbin, est intitulée «Intouchables 2 : faut pas se moquer!». De plus, la traditionnelle rubrique «Les unes auxquelles vous avez échappé», qui se trouve en dernière page du journal, représente deux caricatures du prophète dénudé. 

Une plainte a été déposée au parquet de Paris contre Charlie Hebdo pour "provocation à la haine" selon une source judiciaire. La plainte, que l'AFP a pu consulter, a été déposée dans la journée au nom d'une organisation s'appelant l'Association syrienne pour la liberté, qui se dit domiciliée dans le XXe arrondissement de Paris. Les plaignants accusent l'hebdomadaire de "provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence nationale, raciale ou religieuse" ou encore de "diffamation publique raciale, religieuse". La plainte a bien été reçue par le parquet, qui devra décider d'éventuelles suites judiciaires, a-t-on précisé de source judiciaire.

Parallèlement, une enquête a été ouverte par le parquet sur le piratage dont a été victime le site internet du journal. Le site de l'hebdomadaire était en effet bloqué mercredi matin. Le directeur de l'hebdomadaire, le dessinateur Charb a confirmé que le site de Charlie Hebdo était «bloqué». «Apparemment, c'est une attaque encore plus massive qu'en 2011» quand Charlie Hebdo avait déjà publié des caricatures du prophète, a ajouté Charb. Selon la société belge BlueVision qui héberge le site, celui-ci n'a pas été piraté mais est victime d'une surcharge de requêtes visant à le bloquer.

Alors que le film blasphématoire «L'Innocence des musulmans» provoque des heurts très violents avec près de 30 morts et de multiples manifestations à travers le monde arabe depuis une semaine, Charlie Hedbo a mis de l'huile sur le feu en publiant ces caricatures. Interrogé mercredi sur cette publication, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a observé: "Nous sommes dans un pays où la liberté d'expression est garantie, la liberté de caricature aussi".

Lu sur Challenges.fr

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !