Lance Armstrong : sept succès et autant d'années de malheur sur le Tour de France...<!-- --> | Atlantico.fr
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Au total, depuis 1995 seuls trois vainqueurs du Tour n'ont pas été soupçonnés de tricherie : Carlos Sastre (2008), Cadel Evans (2011) et Bradley Wiggins (2012).
Au total, depuis 1995 seuls trois vainqueurs du Tour n'ont pas été soupçonnés de tricherie : Carlos Sastre (2008), Cadel Evans (2011) et Bradley Wiggins (2012).
©Reuters

Dopage

Lance Armstrong, septuple vainqueur du Tour de France, a été déchu de ses titres obtenus entre 1999 et 2005 après avoir été reconnu coupable de tricherie par la fédération américaine antidopage (Usada). Il a refusé de faire appel de ces accusations et avoue vouloir "tourner la page".

Jeudi 24 août, jour historique dans le petit monde du cyclisme. Lance Armstrong a enfin rendu les armes, emportant dans son sillage la plus grande page d’histoire supposée du Tour de France : sept succès d’affilée et 24 victoires d'étape. Pas mal pour un coureur revenu de l’enfer frappé de plein fouet par un cancer des testicules.

Mais en refusant l’appel visant à faire annuler une procédure disciplinaire pour dopage, tout en continuant à réfuter les accusations, l’Américain accepte ainsi le titre de meilleur usurpateur du cyclisme du XXIè siècle. Outre ces considérations, la question qui se pose sur ces sept éditions du Tour de France est de savoir, qui est le vrai vainqueur ? Qui est le volé de l'époque Armstrong ? Dans la perspective des histoires de dopage et autres soupçons, combien de coureurs ont gagné le Tour sans être accusés ou reconnus coupables de tricherie ces dernières années ?

Si l’on regarde le classement début 2000, l’Allemand Ian Ullrich, grand perdant de l’époque, sportivement parlant, se retrouverait avec trois éditions du Tour de plus à son palmarès, soit 2000, 2001 et 2003. Le problème est que la performance de l’Allemand, déjà vainqueur en 1997, est elle-même soupçonnée de ne pas être totalement propre puisque son nom est cité dans l’affaire Puerto et qu'il aurait révélé cette année à une agence de presse allemande qu'il s'est lui aussi dopé affirmant avec le sourire, "de mon temps, il n'y avait pas de grande prestation sans doping". Seulement l'UCI n'a pris aucune sanction définitive à son égard...

En 1995 déjà, Miguel Indurain, vainqueur cette année-là, avait été soupçonné d'avoir pris du salbutamol puis de l'EPO. Plus tard, Bjarne Riis vainqueur en 1996 révélait s'être dopé lors de sa victoire, ce qui laissa un "trou" au palmarès de la plus belle épreuve au monde. En 1998, l’Italien Marco Pantani était lui aussi pris dans les mailles du filet. Commencent alors les années Armstrong. Tous les amoureux du vélo croient au retour d’un Grande Boucle propre après "le Tour de la Honte" de 1998. Les performances stupéfiantes du chouchou des Américains sont appréciées par les spectateurs au bord des routes. Tout le monde plonge. Armstrong est le plus costaud. Chapeau. Même le quotidien L’Equipe l’encense. Mais le quotidien se rattrape quelques années plus tard en lançant le 23 août 2005 les premières accusations contre l'Américain, divisant ainsi les amoureux du cyclisme sur son cas, lui qui avait pris sa première retraite quelques semaines avant.  Pourtant, le journal sportif insiste et révèle notamment que sa victoire en 1999 est usurpée.

Qui sont donc les "vrais" vainqueurs du Tour de France ? Difficile à dire. Le blog Contre-pied hébergé par Le Monde.fr a tenté de répondre à cette interrogation en dressant la liste fictive des lauréats potentiellement "propres" de l'épreuve. Ainsi par exemple lors des deux premières victoires d'Armstrong en 1999 et en 2000, après "nettoyage" du classement et balayage des dopés, le Maillot Jaune reviendrait à Daniele Nardello, seulement septième et dixième à l'arrivée à Paris. Crédibilité en berne. Le Tour est en souffrance.

Et l'après-Armstrong n'est pas plus rose. Les affaires continuent. Floyd Landis, pourtant vainqueur de l'édition 2006 est déchu de son titre pour un contrôle positif effectué durant l'épreuve. Malgré une défense acharnée de plusieurs mois et une bataille d'avocats, il ne récupérera pas "son bien". Plus récemment, Alberto Contador, double vainqueur, qui est actuellement sur les routes La Vuelta, après une suspension de deux ans, s’est lui fait pincer pour avoir absorbé une dose infime de clentubérol lors du Tour de France 2010. Les temps sont durs... 

Bilan. Au total, depuis 1995 seuls trois vainqueurs du Tour n'ont pas été soupçonnés de tricherie : Carlos Sastre (2008), Cadel Evans (2011) et Bradley Wiggins (2012). Heureusement pour la Grande boucle, il y a ces deux dernières éditions soi-disant propres. Le Tour de France, c'est aussi des paysages et cette histoire à jamais gravée dans le coeur des amoureux de vélo. Mais disons-le clairement : Armstrong et les autres en ont détruit une partie. Ou plutôt écrit une nouvelle, à leur manière. Tragique pour le cyclisme.

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