Timothy Brown, le seul homme à avoir guéri du sida<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Timothy Brown, seul homme à avoir guéri du sida, raconte son parcours à la conférence internationale de Washington.
Timothy Brown, seul homme à avoir guéri du sida, raconte son parcours à la conférence internationale de Washington.
©DR

Miracle

Testé positif au VIH en 1995, le "patient de Berlin" n'a plus montré de signe d'infection depuis 2007.

"Je suis la preuve vivante qu'on peut guérir du sida" affirme le "patient de Berlin" en référence à la ville où on l'a soigné.

Testé positif au VIH en 1995, l'Américain Timothy Brown n'a plus montré de signe d'infection depuis 2007. Pour l'heure, il est le seul cas connu au monde de guérison du sida. Ce phénomène inédit ouvre de nouvelles perspectives au chercheurs.

Le miraculé a reçu une standing ovation après avoir raconté son parcours de souffrance et d'espoir, le 24 juillet, à l'occasion de la 19e conférence internationale sur la maladie. L'événement se tient à Washington jusqu'à vendredi prochain.

Juste avant, c'est son "sauveur", Gero Hütter, hématologue à l'hôpital universitaire de la Charité de Berlin qui a pris la parole. Il a exposé au public comment il a mis en oeuvre le traitement. 

Deux fois, on a annoncé à Timothy Brown qu'il allait mourir. Une première fois en 1995, pour sa séropositivité, et une deuxième fois en 2006 pour une leucémie. C'est alors que le Dr Hütter a eu l'idée de chercher parmi les donneurs de moelle une personne qui aurait des cellules immunitaires mutantes résistantes au VIH.Selon les estimations, 0,3 % de la population mondiale possède cette immunité naturelle qui provient de la mutation d'un gène dite "CCR5".

Cette mutation concerne la "serrure" – le récepteur CCR5-d32 – qui permet au virus d'infecter les cellules – lymphocytes CD4 –, immunisant ainsi les porteurs contre le sida. Cette particularité génétique est absente chez les populations asiatiques et africaines, et présente essentiellement (à hauteur de 1 %) chez des populations blanches "autour de la mer Baltique et en Europe du Nord", a souligné le médecin. 

Timothy Brown a donc reçu consécutivement deux greffes de moelles osseuses en 2007. Cela lui a permis non seulement de vaincre sa leucémie, mais aussi de réduire à néant la charge virale, au bout de 600 jours. Son taux d'anticorps a baissé à un niveau qui témoigne de la disparition du virus. Un verdict confirmé depuis par de nombreuses biopsies.

Toutefois, tempère le Dr Gütter, cette solution n'est peut-être pas suffisante pour les 34 millions de personnes infectées dans le monde. Il n'y a tout simplement pas assez de donneurs pour les traiter. De plus, la thérapie est mortelle dans un tiers des cas, un véritable "enfer", a raconté Timothy Brown. Il n'empêche que les principaux espoirs résident sur ce 0,3% de population naturellement résistante, ont expliqué les scientifiques du colloque. 

Lu sur Le Monde

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !