Sports violents, dommages irréversibles

Dave Duerson s'est suicidé le 17 février dernier. Cet ancien joueur de football américain s'est tiré une balle dans la poitrine, en prenant soin d'épargner sa tête. Dans une note, il laisse entendre qu'il se croyait lui aussi atteint par "l'encéphalopathie traumatique chronique". Ce syndrome méconnu touche de plus en plus de sportifs de haut niveau, comme l'explique le magazine américain Nature.

Ayant passé toute leur carrière à recevoir des coups violents sur la tête, les séquelles de ces lésions deviennent soudainement visibles quelques années après la retraite. Ces ex-sportifs deviennent irritables, dépressifs, voire violents, et souffrent de maux de tête chroniques. Les disciplines à risque comme le football américain, la boxe ou la lutte sont les plus touchées.

Le problème de l'encéphalopathie traumatique chronique est qu'elle ne peut être diagnostiquée avec certitude qu'après la mort des malades, grâce à un examen de leur cerveau. Les chercheurs qui s'intéressent au phénomène essayent aujourd'hui de comprendre à partir de combien de coups reçus sur la tête les sportifs comment à prendre des risques. Aux Etats-Unis, la fédération de football américain commence à prendre le problème au sérieux. Désormais, tout joueur qui subit un choc violent est censé être mis au repos pour le reste de la journée.