Les ventes de biens immobiliers haut de gamme ont bondi depuis l'élection présidentielle.
En l’espace de trois mois, une centaine de biens de plus 1,7 millions d'euros ont été vendus par l’agence immobilière Sotheby's International Realty en France. Selon son PDG Alexander Kraft, ces ventes s'accompagneraient de la fuite des fortunes françaises à l'étranger. La filiale de la maison d'enchères londonienne, spécialisée dans l'immobilier de luxe, a réalisé un volume de ventes de plus de 170 millions d'euros au 2e trimestre, en progression de 2% par rapport à la période correspondante de 2011.
Au total, « plus de 100 biens haut de gamme avec un prix moyen de plus de 1,7 million d'euros auraient été vendus entre avril et juin 2012 » par la société d’enchères Sotheby's. Des propriétés a priori rachetées par des étrangers en quête d'investissements, et des grandes fortunes françaises se débarrasseraient ainsi d'un patrimoine encombrant depuis l'annonce des mesures fiscales du nouveau gouvernement. Effrayées par l'imposition à 75 % des hauts revenus et une fiscalité plus contraignante sur les successions ou encore une imposition harmonisée des revenus du capital et du travail, elles auraient précipité leur départ vers l'étranger.
Alexander Kraft ne précise pas le nombre de familles à sa connaissance sur le départ, et rien ne garantit effectivement que chaque vendeur a effectivement quitté l'Hexagone. Mais la présidentielle a eu « une réelle incidence sur les résultats du deuxième trimestre. Pendant le mois d'avril, nous avons observé un quasi-arrêt du marché immobilier de prestige en attendant les résultats définitifs de l'élection. Depuis le mois de juin, nous voyons un retour à la normale progressif du marché », explique le PDG.
De nombreux avocats, notaires et spécialistes en défiscalisation ont déjà réagi à l'annonce d'une taxe exceptionnelle sur la fortune, avant le probable alourdissement de l'impôt l'an prochain. Ces critiques font suite aux propos tenus par quelques artistes et sportifs, menaçant de quitter le pays ou justifiant leur « exil » devant une commission d'enquête sur l'évasion fiscale. C'est notamment le cas des anciens tennismen Yannick Noah et Guy Forget, qui se défendent de simplement vouloir « optimiser leurs revenus ».
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