Le sombre avenir de l'Occident

L'Occident, et l'Europe en particulier, ont de quoi s'inquiéter. C'est en tout cas l'avis de l'historien d'Harvard Niall Ferguson qui dresse un inventaire synthétique et lucide des risques qui pèsent sur la cohésion et l'économie de l'Union Européenne. 

Il s'agit d'abord de la montée en puissance de la Chine face au Etats-Unis, dont l'économie a dépassé celle du Japon il y a peu. D'après l'historien, les Etats-Unis se bercent d'illusions en pensant qu'ils auront à long terme une relation de complémentarité avec la Chine:

"Chaque année, la Chine a de moins en moins besoin des États-Unis. Inversement, les États-Unis ont de plus en plus besoin de la Chine."

En ce qui concerne l'UE et sa monnaie unique, Niall Ferguson considère que l'euro est menacé. Sans union fiscale, avec des disparités d'endettement entre les Etats qui composent la zone euro, l'avenir de la monnaie unique est bien sombre:

 "Le manque de volonté politique en Allemagne et la désintégration structurelle à l'œuvre dans la zone euro sont les deux facteurs qui rendent la survie à long terme de l'euro improbable."

Conséquence de ces tiraillements économiques entre les Etats, la crise financière est en train d'investir peu à peu la sphère politique:

"Je suis convaincu que le populisme va devenir de plus en plus puissant en Europe. Or il est difficile de croire que les populistes seront de vibrants défenseurs du projet européen, car leur fonds de commerce, c'est le nationalisme et la xénophobie."

Et s'il vous fallait encore une raison de désespérer de l'avenir, sache que le seul pays ayant réussi à surmonter un endettement à peu près similaire à celui de l'Europe aujourd'hui est le Royaume-Uni. Entre 1815 et 1914, le pays état parvenu à rembourser sa dette. Mais à l'époque, il pouvait compter sur la Révolution industrielle et sur son empire colonial