Les footballeurs, ces syndiqués

Voilà un chiffre qui ferait rêver plus d'un syndicat. La proportion de footballeurs évoluant en France et ayant adhéré au syndicat des joueurs est passé de 87% à 93% en une seule saison. Pourquoi un tel engouement dans un pays où les salariés lambda ont plutôt tendance à se désintéresser de l'action syndicale ? C'est la question que s'est posée le blog Plat du Pied.

A en croire le spécialiste du droit et de l'économie du sport, Didier Primault, les joueurs adhèrent au syndicat car ils y trouvent un intérêt. Contrairement à la CFDT ou autre CGT, le but du syndicat des joueurs est "serviciel, et non politique".  Comme l'écrivent les blogueurs :

"Aujourd’hui le foot est l’un des rares secteurs économiques dans lequel l’argent généré revient dans la poche des ouvriers. Ainsi, 47% des dépenses d’un club sont dévolues aux salaires (source UCPF), un taux bien supérieur à la moyenne des entreprises privées. De quoi faire rêver Besancenot et Mélenchon!"

Le syndicat colle parfaitement aux préoccupations des joueurs. Traités comme du bétail par les clubs il y a une cinquantaine d'années, ils ont peu à peu repris le pouvoir en s'organisant collectivement. Le syndicat les conseille aussi sur les questions les plus diverses et leur propose de gérer leur patrimoine. Car il ne s'agit pas seulement de quelques joueurs millionnaires, mais surtout de sportifs qui ont une carrière courte, parfois semée d'embûches, et qui ont donc besoin de conseils adaptés. Et si les syndicats classiques s'en inspiraient pour reconquérir les foules ?