Covid-19 : Martin Hirsch lance un appel à l’aide pour les hôpitaux franciliens

Martin Hirsch s’est exprimé sur la crise sanitaire du Coronavirus en ce mercredi 25 mars. Le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris a affirmé qu'il n'avait désormais qu'une "visibilité de trois jours" pour la capacité de soigner les patients gravement atteints par le Covid-19 en Ile-de-France. 

Martin Hirsch s’est confié à Franceinfo : 

"Hier en Ile-de-France, nous avons passé le cap des 1 000 patients graves pris en charge dans les réanimations des hôpitaux. […] Oui, les équipes tiennent, mais elles ont besoin de quatre fortes assurances. Dans mes interventions précédentes, je savais devant moi que j’avais une visibilité d'une semaine sur la capacité d'en prendre davantage. Là, j'ai une visibilité de trois jours […] C'est plus qu'un appel à l'aide. Je le dis avec solennité : jusqu'à présent, on tient, encore une fois. Il y a quelques temps, je pouvais dire : je vois ce qui va se passer dans un délai d'une semaine. Là, on est mercredi. Je sais que pendant les trois jours qui viennent, ça devrait aller. Mais je ne veux pas me retrouver ce week-end avec toutes celles et tous ceux qui font des efforts surhumains, à leur dire : on n'a pas tout fait, la France n'a pas tout fait, les moyens de vous soutenir, de vous aider et de vous donner des assurances n'ont pas été suffisants. On peut le faire !". 

Le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) lance avec la Fondation de France et l'Institut Pasteur un appel aux dons  pour soutenir les soignants, les chercheurs et les personnes fragiles dans le cadre de l’opération "Tous unis contre le virus".

Martin Hirsch souhaite qu’un nombre suffisant de respirateurs soient accessibles : 

"Je ne veux pas qu'on connaisse les difficultés qu'on a connues sur les masques, car les respirateurs permettent de sauver des vies."

Martin Hirsch souhaite également que davantage de soignants soient mobilisés au sein des hôpitaux : 

"On a besoin de toutes les équipes, de tous les personnels, qu'ils soient volontaires ou qu'on fasse appel à la réquisition. Aujourd'hui, les techniciens, les médecins, les infirmiers, travaillent tout le temps. Je ne veux pas qu'on soit face à un épuisement. Il faut qu'on ait les milliers de personnes supplémentaires dont on a besoin pour être auprès des patients, auprès des malades, auprès des malades graves".

Il souhaite également que le personnel soignant soit enfin reconnu face à cette terrible épreuve :  

"On a aujourd'hui des soignants qui font des efforts qu'on peut qualifier de surhumains. Des primes ? Je ne sais pas, mais il faut qu'on leur dise aujourd'hui "merci". Il ne faut pas mégoter avec eux. C'est moral, c'est pour le moral des troupes. Ils en ont besoin".

Martin Hirsch s’est également confié sur les ondes de Franceinfo sur les besoins essentiels dans les hôpitaux franciliens, notamment sur la question des médicaments :

"Il va falloir produire des médicaments essentiels et assurer l'approvisionnement. On est dans un moment qu'on peut qualifier de moment "charnière". Je ne veux pas que ça soit un moment de bascule, ce qu'on appelle quand on est dans une escalade difficile le "crux", le moment où toutes les prises comptent pour ne pas dégringoler, ne pas se casser la gueule".

La Fondation de France, l’AP-HP et l'Institut Pasteur lancent donc "Tous unis contre le virus", un appel à la solidarité pour aider les soignants, les chercheurs et les personnes les plus vulnérables. Les dons collectés seront destinés à venir en aide aux personnels soignants, à financer des projets de recherche ainsi qu’à soutenir des acteurs de terrain et des associations.