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Discours de la Mutualité : « les discours de haine que nous connaissons sont les fruits de nos égoïsmes»
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Social Justice Warrior

Emmanuel Macron s’est exprimé à la Mutualité à Montpellier, lors du 42e Congrès de la Mutualité Française. Son discours portait sur l’avenir du modèle social français, pour lequel il prévoit d’importantes transformations.

Les principales annonces : 
  • Le minimum vieillesse augmentera de 30 euros en janvier 2019.
  • Une loi de réforme des retraites sera présentée au début de l’année 2019. Elle ne remettra pas en cause le système par répartition avec solidarité intergénérationelle. 
  • Une autre loi sera présentée en 2019, elle concernera le risque de dépendance, et visera à réformer et financer la prise en charge de personnes dépendantes. 
  • Une paire de lunettes remboursée intégralement tous les deux ans pour chaque Français.

Le Président de la République était attendu, surtout depuis sa sortie très spontanée et crue de la veille. Il avait alors déclaré que le modèle social français coûtait énormément de « pognon ». Les termes utilisés cette fois-ci étaient beaucoup plus conventionnels :

"Justice sociale, solidarité, dignité, ce sont les engagements républicains (...). Nous continuons à promettre à chaque Français ses droits fondamentaux (...) mais dans les faits, ce que nous constatons c'est que tous les jours l'effectivité de ces droits est remise en cause" 

L’idée défendue par le Président était de renverser l’idée selon laquelle son gouvernement allait détruire le système social. Il a mis en avant sa volonté de redistribuer les richesses qu’il compte créer. 

"C'est le malentendu que je voudrais commencer à lever devant vous : je n'ai pas le sentiment que quand on redresse l'économie on soit contre le modèle social. C'est produire pour pouvoir redistribuer"

Le Président a souhaité mettre en avant la situation critique du système social actuel, incapable selon lui de mener sa mission à bien. 

« Notre Etat-Providence ne garantit pas suffisamment les conditions d'une vie digne. C'est cela que je veux pour ce quinquennat : une vie digne (…) Notre système est efficace, mais il prévient mal. »

Le Président a dès lors fixé un cap autour de trois principes : la prévention, l'universalité, la dignité ».

"Notre mission, c'est de renouer avec cet esprit, de ne pas avoir peur du changement. Car la société a changé. Nous avons cédé à l'adoration des totems".

En refusant de continuer à alimenter l’Etat providence issu de 1945, il a défini trois grands défi pour la protection sociale contemporaine :

"La solution n'est pas de dépenser toujours plus d'argent (...). La question est de regarder en face trois grands défis : la santé, l'âge et l'exclusion".

Pour réduire les coûts et rendre le système actuel efficace, Emmanuel Macron a affirmé qu’il fallait se débarrasser du « trop grand nombre d'actes inutiles, la sur-médication » que la France connait par rapport à ses voisins. 

Il a aussi dénoncé le trop grand nombre de régimes de retraite et le manque de confiance dans le système actuel en place : 

"Nous dépensons beaucoup pour notre système de retraite. Nous n'avons pas réussi à reconstruire la confiance de nos concitoyens dans la durée : certains pensent qu'ils n'auront pas de retraite. La défiance s’est installée car nous avons 42 régimes de retraite"

Le Président a ensuite donné un tour plus politique, faisant de la situation de pauvreté engendrée par notre système social « déshumanisé » le responsable de la montée des « discours de haine ». Interpellé par des personnes présentes dans l’assistance, le Président a aussi affirmé être « prêt à discuter » des questions de fiscalisation des mutuelles. Est venu ensuite le temps des annonces : 

« Le minimum vieillesse a augmenté de 30 euros au 1er janvier dernier et augmentera de 30 euros au 1er janvier prochain. Et j'entends déjà les murmures dans la salle : rares sont les personnes au minimum vieillesse qui payent la CSG à taux plein. Donc c'est uniquement du pouvoir d'achat qu'ils ont gagné. »

Autre dossier, celui des retraites :

"Un euro cotisé devra donner pour tous les mêmes droits. C'est la clé pour retrouver la justice et la confiance dans le système. Une loi [de réforme des retraites] sera présentée au début de l'année 2019 et votée au premier semestre 2019. Ce ne sera pas une énième réforme budgétaire."

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