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Benjamin Griveaux aurait minimisé le montant des dons pendant la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron
©ERIC FEFERBERG / AFP

Wikileaks m'a tué

Afin de défendre l'équipe de campagne du président, le porte-parole du gouvernement se serait tiré une balle dans le pied en suggérant d'étudier les Macronleaks.

Selon des informations de L'Obs, Le porte-parole du gouvernement a parlé de manière imprudente au micro de France Inter. Interrogé ce jeudi 7 juin sur les ristournes accordées par le propriétaire des théâtres Antoine et Bobino (Jean-Marc Dumontet) à la campagne d’Emmanuel Macron, Benjamin Griveaux a eu une attitude surprenante. 

Il a incité les auditeurs et les Français à aller étudier les courriers électroniques de la campagne. Ces missives ont été hackées, piratées et publiées par le site Wikileaks l'an dernier. 
D'après Benjamin Griveaux, ces recherches dans les Macronleaks permettraient de prouver la bonne foi et d'innocenter les équipes de campagne du candidat En Marche, Emmanuel Macron. 
Concernant les importants rabais et les ristournes, seul le cas de Bobino apparaît dans les Macronleaks selon des informations de L'Obs. La thèse du porte-parole du gouvernement est donc bien confirmée. Aucune irrégularité sur les comptes de campagne n'a été constatée ou dénichée dans le piratage dévoilé par Wikileaks.
Au coeur de l'email interne n°389 - dont Benjamin Griveaux est l’un des destinataires - Stanislas Guérini (actuel député LREM de Paris et à l’époque l’un des principaux acteurs de la campagne) dévoile, le 31 décembre 2016, les raisons pour lesquelles il propose que le meeting de Bobino se déroule le 6 janvier 2017 :
"Je m’étais mis sur une date où le propriétaire de Bobino était prêt à nous mettre la salle à disposition à très faible coût car disponible par ailleurs."
La disponibilité, une semaine avant l’événement, explique donc le fort rabais de 75%. Pour les autres ristournes révélées par France Inter, les Macronleaks ne parlent pas, selon L'Obs. 
La rédaction de l'hebdomadaire a néanmoins découvert des emails concernant les dons durant la campagne présidentielle. Ces courriels seraient plutôt embarrassants pour le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, et pour l’actuelle chef du service de presse de l’Elysée, Sibeth Ndiaye.
"Le 8 mars 2017, l’équipe de campagne s’interroge sur les chiffres des dons reçus à fournir à la presse. Dans l'email n°4505, le patron de la levée des fonds, le banquier Christian Dargnat, communique les vrais chiffres à une poignée de responsables. Selon ses calculs, le montant total de la collecte s’élève alors à "9,3 millions d’euros". Va-t-on révéler ce chiffre-là ? Griveaux écrit à Ndiyae : "Sibeth, tu n’avais pas dit qu’on restait sur 8 millions ?". "Oui, tout à fait, répond-elle, 8 millions et pas 9,3 millions." Un premier mensonge."
Selon L'Obs, cette question des dons a engendré un décalage et une tromperie de deux millions d'euros. La collecte totale réelle s'est élevée à 11 millions d’euros :
"Le don médian étant de 50 euros mais, du fait du grand nombre de très généreux donateurs, le don moyen grimpant, lui, à 250 euros. Le 27 mars 2017, Benjamin Griveaux (alors porte-parole de La République en Marche) et Cédric O. (trésorier de la campagne et actuel conseiller conjoint du président et du Premier ministre sur les participations publiques) décident là encore de tronquer la vérité. Le don moyen ? "On ne communique pas dessus", ordonnent-ils en choeur. La collecte totale de 11 millions ? "On communique sur 10", propose Cédric O. Benjamin Griveaux n’est pas d’accord. Pour lui, c’est trop. Il tranche et ordonne : "Mettre 9 millions d’euros de dons perçus et pas 10"... Alors qu’on l’a vu le vrai chiffre est 11 ! Encore un mensonge. Du moins si l'on en croit les Macronleaks, que le porte-parole du gouvernement nous a ce matin, bien imprudemment, enjoint à éplucher".
La rédaction de L'Obs a donc appliqué à la lettre les recommandations de Benjamin Griveaux. Le porte-parole du gouvernement doit s'en mordre les doigts pour la question des dons.  
Lu sur L'Obs

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