Ordonnances, cheminots, petites lignes... : les annonces du gouvernement pour réformer la SNCF

C'était la crainte des syndicats. En présentant sa réforme du système ferroviaire, le Premier ministre Edouard Philippe a confirmé l'intention du gouvernement d'utiliser des ordonnances pour mener à bien ses orientations. Selon lui, l'expérience des ordonnances sur le travail a "prouvé que cette méthode ne confisquait aucunement le dialogue". L'exécutif compte désormais lancer une phase de concertation. "A la mi-mars, nous déposerons un projet de loi d'habilitation au Parlement" avant de "faire voter les principes clé avant l'été".

Autre grande annonce, celle sur le statut des cheminots. "Aux nouvelles générations, aux apprentis, à tous ceux qui veulent s'engager dans la SNCF, nous disons qu'ils bénéficieront des conditions de travail de tous les Français, celles du Code du travail" a expliqué le Premier ministre. "À l'avenir, à une date qui sera soumise à la concertation, il n'y aura plus de recrutement au statut." Cette décision n'est donc pas rétroactive pour ceux qui en bénéficient déjà.

Ni privatisation ni suppression des petites lignes

Ces deux déclarations étaient craintes par les syndicats qui appellent à une grande mobilisation le 22 mars. "Le gouvernement veut passer en force sans discussion, ce qui risque d'envenimer les choses" estimait Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, dimanche sur France 3.

Edouard Philippe a par ailleurs assuré qu'il n'y aurait "pas de privatisation" de la SNCF ni de suppressions massives des petites lignes de train. "Ce n'est pas une réforme des petites lignes. Je ne suivrai pas le rapport Spinetta sur ce point. On ne décide pas la fermeture de 9.000 km de lignes depuis Paris sur des critères administratifs et comptables. Dans bien des territoires, le rail est au cœur de la stratégie des régions pour le développement des mobilités", a assuré le Premier ministre.