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Sarkozy, Macron, Darmanin... Enregistré à son insu, Laurent Wauquiez balance sur le monde politique
©BERTRAND LANGLOIS / AFP

Il s'est lâché

Devant des étudiants, Laurent Wauquiez a déclaré que Sarkozy surveillait les portables de ses ministres, que Darmanin est un "Cahuzac puissance 10" et qu'une "cellule de démolition" de Fillon a mise en place par le camp Macron.

Mise à jour, 17h : Dans une tribune publiée samedi sur Twitter, des étudiants de l'EM Lyon écrivent que "les “phrases chocs” prononcées par M. Wauquiez s’inscrivaient dans le cadre de réponses aux questions que nous lui posions, sur un ton au moins équivalent. (...) Nous tenons à préciser que le cours ne pouvait avoir lieu que dans un climat de confiance mutuelle. Ce contrat a été rompu par un enregistrement à son insu et nous le déplorons amèrement." Ils en profitent pour remercier Laurent Wauquiez "pour la transparence dont il a fait preuve" et dont l'extrait de Quotidien ne retransmet "qu’une infime partie".

Mise à jour, 14h40 : Laurent Wauquiez "s'est excusé" auprès de Nicolas Sarkozy, qui "en a pris note", a indiqué l'entourage de l'ancien chef de l'Etat à l'AFP. Les proches de Nicolas Sarkozy"démentent" par ailleurs "formellement cette grotesque histoire d'écoutes." 

Laurent Wauquiez était invité jeudi par l'école de commerce de l'EM Lyon à donner un cours à des étudiants de façon "apolitique". Pour que cette intervention soit un "espace de liberté", le patron des Républicains a insisté auprès des étudiants pour qu'ils n'enregistrent et ne retranscrivent pas ses propos. Une consigne qui n'a pas été respectée : l'émission "Quotidien" a dévoilé vendredi soir un enregistrement sonore de son intervention.

Dans le montage publié par l'émission de Yann Barthès, on entend Laurent Wauquiez tirer à boulets rouges sur l'ensemble du monde politique. 

L'une de ses cibles est le ministre Gérald Darmanin, visé par une plainte pour viol. "C'est du Cahuzac puissance 10", déclare Laurent Wauquiez. "Le type sait très bien ce qu'il a fait, il sait très bien ce qui va arriver", ajoute-t-il, prédisant qu'il "va tomber". "Vous penserez à moi dans les semaines qui viennent, mais, lui, je ne lui promets pas un grand destin, parce que ça va faire très mal et ça va devenir l'incarnation de ce qu'a été Cahuzac."

Autre victime de Laurent Wauquiez : Nicolas Sarkozy. "Il en était arrivé au point où il contrôlait les téléphones portables de ceux qui rentraient en Conseil des ministres. Il les mettait sur écoutes pour pomper tous les mails, tous les textos, et vérifier ce que chacun de ses ministres disait au moment où on rentrait en Conseil des ministres", déclare-t-il.

Après avoir pointé le manque de charisme d'Angela Merkel et le fait qu'Emmanuel Macron ait copié son style "en bras de chemise", le patron des Républicains dit être certain que l'équipe d'Emmanuel Macron "a organisé" la victoire de François Fillon à la primaire de la droite puis sa "démolition". "objectivement, il a quand même eu un alignement de planètes assez inespéré. Que Fillon gagne la primaire et que derrière, il le démolisse… Je suis sûr et certain, qu’il l’a organisé, je pense qu’ils ont largement contribué à mettre en place la cellule de démolition." "Je n'ai aucun doute que le machin a été totalement téléguidé".

L'extrait se termine par une prédiction alarmiste, relative à la sécurité en France : "Je ne suis pas un adepte de la thèse du complot mais je pense qu'il est assez vraisemblable que, dans les trois à quatre ans, ça va péter très très mal et très très dur", prédit-il.

Samedi, Laurent Wauquiez a dénoncé auprès de l'AFP cette diffusion : "Les propos qui ont été diffusés par l’émission Quotidien ont été enregistrés de façon illégale, avec des méthodes peu déontologiques qui ouvrent la voie à des suites judiciaires". Le président des Républicains ajoute que ses propos ont été tenus dans un cadre privé, "parfois sur le ton de l'humour". "Il n'a par exemple jamais été question dans mon esprit de soutenir qu'on ait fait surveiller des membres du gouvernement dans le cadre du conseil des ministres."

Plusieurs responsables politiques ont réagi à ces propos :  "Diffamations, injures, vulgarité… Une conception particulière de l'enseignement… Les étudiants de l'EM Lyon méritent mieux !", a affirmé Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, sur Twitter. Pour Christophe Castaner, secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement, l'enregistrement montre "la vraie nature de Laurent Wauquiez : mépriser les journalistes, Nicolas Sarkozy ou Angela Merkel et même se convaincre qu'Emmanuel Macron le copie !"

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